SOAN : Un insoumis au Trabendo.

En ce samedi 30 septembre, le public est nombreux au Trabendo (Paris) pour voir SOAN défendre son dernier album «  celui qui aboie » sorti en juin. SOAN conclut sa tournée 2017 dans cette salle qu’il a déjà fait vibrer en 2013.

C’est LOUIS ARLETTE qui débute la soirée. Il nous annonce que c’est une première pour lui d’évoluer en groupe. Ils sont 4 sur scène, un batteur, un clavier et une guitariste. Pendant une demi-heure, cet artiste va nous présenter son univers si personnel. Il chante en français, avec parfois les intonations d’un Jean Louis Murat ou d’un Bashung. Les textes sont travaillés et musicalement, c’est une alchimie de nombreuses influences qui donne cet élixir artistique : de la chanson française à texte sur base d’électro tendance industrielle qui va se promener dans la Cold Wave des eighties en passant chez Radiohead.

L’ambiance générale est teintée de mélancolies sur des mélodies envoûtantes, profondes, donnant une impression de vagues qui déferlent avec énergie. Le public ne s’y trompe pas et lui fait un très bon accueil. Retrouvez son actualité sur louisarlette.com et sur Facebook

En concert le 22/11 au Hasard Ludique (Paris).

Après une grosse demi-heure d’attente et 2 salves d’applaudissement pour appeler l’artiste, SOAN apparaît sur scène avec 5 musiciens :

Kaloo Le Noan à la batterie, Francois Piriou à la basse, Marc Latour à la guitare, Guillaume Caze aux guitares électrique et acoustique et Anne Gaëlle Bisquay au violoncelle.

« Parisiennes » débute le concert. La couleur musicale est donnée, la soirée sera rock. Pour la couleur politique ça sera plutôt rouge : « il y a des insoumis ce soir ? » demande SOAN. C’est également vrai pour les lumières sur « Séquelles » que le public chante en cœur comme sur « S’il y a du monde ». Sur cette chanson, l’apport du violoncelle met en valeur la sensibilité du texte.

SOAN est en forme. Il positive son énergie dans la revendication politique. Avec son iroquoise bleue, SOAN est dans le prolongement d’un Joe Strummer, (même coupe en 82) : plein d’énergie, militant, dénonciateur, provocateur. L’essence même d’un artiste qui fait du rock engagé et avec une sensibilité avivée comme sur « Putain de ballerine ». Ce moment colle le frisson, dès les premiers mots SOAN laisse le public chanter seul, l’artiste est touché et heureux. Le violoncelle illumine la chanson d’une beauté triste, la voix éraillée est déchirante, dans une superbe mise en lumière.

Etonnant que ses chansons pleines d’émotions avec des textes aussi puissants ne rencontrent pas un public plus large … Bande de CONsommateurs !

Avec « Pas peur du ciel », la guitare se fait envoutante et le chant véhément. Suit un embarquement pour l’Irlande avec « Drunken Sailor » où la voix de SOAN fait merveille (à quand un feat avec les Pogues ?), suivi de « A tire d’aile » dans une version sur vitaminée.

La guitare se fait acoustique sur « Seven Glories », puis avec « Celui qui aboie » SOAN et son harmonica nous font voyager. On s’imagine dans le désert du Nouveau Mexique et « C’est la morsure qui te perdra » prend un autre sens !!! On arrête le Peyotl et on se met à l’abri sous un « Chapeau de paille» plein de violoncelle et de chant du public.

C’est un SOAN, en sueur, torse nu et tatoué, qui se lance dans une interprétation vibrante et puissante de « Belleville ». Son naturel et sa spontanéité peuvent interpeler, surprendre, voire agacer, comme quand il fait des pauses durant ses chansons, quand il harangue le public au bar, quand il sort de scène. SOAN est un électron libre qui chante pour des potes avec une sensibilité qui fait de lui un pur artiste. Sa liberté est salutaire, tout comme son irrévérence pour les différents codes de la société.

Ce public fidèle, qui connaît toutes les paroles, est là pour cette poésie, sa sincérité à fleur de peau et pour cette révolte intensifiée sur scène avec des titres comme « Quand je serai » ou « Anaïs ». Sur « Je reste » l’intro à la guitare acoustique et le violoncelle est bouleversante et la rage du chant poignante.

C’est un condensé de ses talents d’écriture et d’interprétation avec « Petit cadeau ». Après avoir présenté les musiciens, il termine avec EYAHÉ, pas la version acoustique au chant incantatoire, la version de l’appel à la rébellion : « Il vous plait le monde ? » « On va pas se laisser faire ! ». EYAHÉ YAHÉ YAHÉ entonné par tous devient un slogan de lutte.

Après 1h45 de prestation, fatigué mais souriant, le point levé, SOAN lance « On va changer le monde, vive la révolution » avec une rage de vivre nouvelle. Son public, ses fans, ses potes sont comblés, tout comme lui. Et comme pour prouver qu’il ne fait que ce qui lui plait, il n’a pas interprété « Conquistador », une de ses pépites.

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