Interview Breaky Boxes : la indie folk made in Rouen

Breaky Boxes c’est avant tout 3 amis originaires de Rouen qui partagent tout : Jean-François Moortgat, Brice Sibille et Valentin Queval. Vous voulez voyager ? Breaky Boxes dans les oreilles, et vous vous retrouverez très vite dans les grands espaces américains.

D’où vient le nom de Breaky Boxes ? Était-ce un pari ?

Brice : honnêtement ça ne veut rien dire. On a trouvé que ça sonnait bien, qu’il y avait un rebond dedans. Il n’y a pas de choses fondamentales derrière ce nom.

Jean-François : il y a une vraie petite histoire. On faisait le déménagement d’un pote. Il avait mis des meubles dans un box. On était en pleine recherche de nom et c’est arrivé comme ça.

Le groupe existe depuis 2014, comment vous êtes-vous rencontrés ?

Valentin : Jean-François et moi étions ensemble au lycée. On faisait le club musique et on faisait tous les 2 de la guitare sur un même morceau. On a rencontré Brice à la fac. On s’est très vite rendu compte qu’on avait les mêmes goûts musicaux et que l’on avait envie de faire quelque chose de sérieux dans la musique.

Vous étiez 4 à la base. Après le départ du batteur, était-ce une volonté de votre part de ne pas le remplacer ou une opportunité de travailler différemment ?

Brice : le groupe de base est issue d’une grosse fraternité car on habitait tous ensemble, et on ne pouvait pas prendre quelqu’un d’extérieur, c’était impensable. On s’est dit qu’on allait faire une force de cette séparation et que c’était une super opportunité. On a décidé de splitter la batterie entre nous et de faire d’autres instruments. Ça nous a permis de nous retrouver et de nous renouveler. Valentin a pris la mandoline et le banjo assez rapidement. On a toujours touché à plein d’instruments donc c’était assez simple pour nous.

Après 2 EP, voici l’album de 12 titres « Resting Wall » qui est sorti le 6 mars. Comment définiriez-vous le style musical de cet opus ?

Jean-François : je dirais indie folk, pop folk, folk rock. C’est assez compliqué de poser un nom sur l’esthétique. On pourrait dire que indie folk est la folk un peu plus moderne. On n’est plus sur Bob Dylan ou Neil Young, on est plutôt sur une atmosphère un peu plus légère et un peu plus dynamique, avec des synthés et des mélodies voix un peu plus pop aussi. C’est une vague qui vient de l’Australie car on écoute pas mal de groupes australiens assez jeunes.

Quelles sont vos influences ?

Brice : on a une influence commune qui se retrouve autour de la musique qu’on joue évidemment, mais on écoute tous les 3 des choses très différentes. C’est du coup une force d’amener différentes idées. Mais on écoute aussi beaucoup un groupe qui s’appelle Mumford & Sons qui est vraiment dans notre ligne directrice pour le coup. C’est une très grosse influence commune.

Comment se passe la création des morceaux ? Comment vous partagez-vous les rôles ?

Valentin : on a testé différentes façons de faire avant d’en arriver à celle qui nous correspond bien pour l’instant. Ça commence toujours avec Jean-François et quelques accords de gratte, quelques bribes de paroles, et une ligne mélodique à la voix. Ensuite on se met en studio et ça prend la tête d’une compo. On habite ensemble et on a le studio donc on fait tout sur place. Une composition prend plein de chemins différents avant le résultat final. Mais par contre on garde toujours les compositions. Par exemple le 1er single, « Elder Ones », au départ on ne l’aimait pas beaucoup, la chanson a pris de nombreux virages et on n’aurait jamais pensé il y a quelques mois qu’il deviendrait le 1er single de l’album.

Brice : on ne jette jamais un morceau. Si on estime qu’il y a du temps à accorder à une idée ou à un morceau, c’est que l’idée nous tient à cœur et nous parait bonne.

Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons ?

Valentin : ce sont principalement des expériences vécues. On parle de choses qui nous touchent, des expériences communes qu’on a avec le groupe, des voyages qu’on fait, des rencontres qu’on peut faire, les gens qu’on a perdus aussi. Ce sont des thèmes que l’on aborde depuis le début, qui nous parlent beaucoup, et qui sont surtout raccord avec notre musique. Les grands thèmes sont toujours discutés ensemble et c’est Jean-François ensuite qui propose des paroles.

Jean-François : ce sont souvent des thèmes que l’on partage car on passe 90 % de notre temps ensemble.

Vous êtes sortis lauréats du « Sziget Festival» et vous avez remporté plusieurs tremplins, ce qui vous offre la possibilité de vous produire devant des milliers de personnes. Quel festival rêveriez- vous de faire ?

Brice : Red Rocks. Ce n’est pas un festival mais plutôt une programmation. Ça se trouve dans le Colorado. Tu as une scène, les gens sont en hauteur, et tout autour c’est le canyon. C’est tout à fait propice à notre style de musique. Red Rocks, si tu nous entends (rires)

Jean-François : je pense effectivement que c’est aux Etats-Unis et en Angleterre qu’il doit y a voir des trucs vraiment cool.

A l’occasion de la sortie de l’EP « Arcade Session », vous avez proposé une vidéo live avec la totalité des chansons, quel a été le leitmotiv pour faire cette vidéo, qui est d’ailleurs une idée très originale ?

Brice : on n’est pas un groupe de réseaux sociaux ni de streaming. On est un groupe de concert avant tout. C’est pour ça qu’on fait de la musique. Pour la petite histoire, j’en ai rêvé un soir et je l’ai proposé le lendemain matin aux garçons.

J’ai lu que vous aimiez bien le digital et la vidéo dans votre promo. Pensez-vous que par les temps actuels ces modes de communication passent avant tout pour développer son projet ?

Brice : on aime beaucoup communiquer avec les gens et nous sommes beaucoup sur Facebook, qui est notre réseau principal. Il faut se mettre dans l’air du temps, même si on préférerait que les réseaux sociaux n’existent pas et qu’on revienne aux méthodes à l’ancienne, et plus authentiques. On se prête volontiers au jeu et oui on aime beaucoup la vidéo.

Quelles sont les personnes qui ont travaillé avec vous sur vos vidéos ?

Valentin : on bosse avec deux réalisateurs qui sont Maxence Labreux et Arthur Delamotte. On a fait tous nos clips avec eux sauf « I feel good ». Il y a aussi Edouard Lefort avec qui on fait des vidéos acoustiques. Maxence et Arthur nous proposent des choses auxquelles on n’aurait pas pensé. On adore mettre nos chansons en image et ils arrivent toujours à trouver des thèmes ou des ambiances. Ils nous emmènent sur des terrains qu’on n’aurait pas trop explorés.

Quelle est votre actualité dans les jours et les semaines à venir ?

Valentin : l’album est sorti le 6 mars et on fait une release à Elbeuf, notre région natale. Ensuite on part en tournée, pour voir comment est perçu cet album auprès du public. Un autre clip est prévu juste après la sortie de l’album, sur le titre « Hard Times ». Et nous serons à Paris le 27 mars pour un concert à « Charlie et sa bière ».

Si vous aviez le pouvoir de ressusciter un artiste décédé, ce serait qui ?

Brice : le premier qui me vient en tête ce serait Ray Charles

Jean-François : moi je dirais Michael Jackson, car j’ai trop les boules de ne jamais l’avoir vu en concert

Valentin : et moi je dirais Freddie Mercury

Quel est votre dernier coup de cœur musical ?

Jean-François : le dernier artiste que j’ai écouté et que j’ai vraiment aimé c’est Hollow Coves. Ça fait partie des influences.

Brice : le dernier truc que j’ai écouté c’est Bastille. J’ai pris une bonne claque sur les derniers albums.

Valentin : pour moi c’est un groupe américain, Needtobreathe. C’est un groupe que je connais depuis quelque temps mais je prends à chaque fois une énorme claque, ils savent tout faire.

Quelle est votre chanson préférée de l’album?

Jean-François : je dirais « Miles Away » c’est un des meilleurs textes de l’album, elle est très hybride, elle part dans tous les sens. Avec du recul je serai partie sur quelque chose de plus simple pour la mettre en valeur.

Valentin : c’est difficile d’en choisir une car elles me donnent toutes des frissons lorsque je les joue.

Merci beaucoup à vous trois.

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