SKÁLD : Invasion Viking à la Cigale

J’ai lu dans National Geographic que les Vikings surgirent au milieu du VIIIe siècle, depuis les rives de leur patrie scandinave, entre la Baltique et la mer du Nord. Lors des trois siècles suivants, ils explorèrent la plus grande partie de l’Europe et s’aventurèrent beaucoup plus loin que les chercheurs ne le croyaient jusqu’à présent. Effectivement, aucun chercheur n’a évoqué trace de Vikings à la Cigale le  mercredi 20 février 2019. Et pourtant …

A l’approche des 20h la salle est bien rempli. La scène éclairée, permet de voir l’ensemble des instruments et ce qui est certain avec  SKÁLD, électricité ou pas, nous aurons du son.

20h. C’est avec une précision suisse que ces adeptes de vieux norrois débutent leur concert en douceur avec une intro qui permet une immersion rapide. Ils sont six sur scène dont les trois porteurs du projet, Justine Galmiche, Pierrick Valence, Mattjö Haussy, chanteurs et multi-instrumentistes. Nos Freyja, Odin et Thor de la soirée mais en version musicale et non guerrière.

C’est le premier concert depuis la sortie du premier album le 25 janvier 2019. Un concert de SKÁLD, c’est une expérience musicale incroyable. Un voyage dans le temps, une immersion dans un monde légendaire.

« O valhalla » nous plonge dans une ambiance de communion avec les esprits des Dieux Vikings. « Rún » est une transe chamanique. « Gleipnir » est un des grands moments du concert, le public est, à l’instar de la mythologie nordique,  attaché par un lien immuable avec la musique de SKÁLD.

Chaque morceau fait naître en nous des images fortes et évocatrices. La Cigale se transforme en campement viking qui chante pour se raconter les légendes et évoquer sa spiritualité. Cet univers inconnu et mystérieux s’impose par sa force, le public est embarqué, et ce n’est pas grâce à la compréhension des textes en vieux norois. La magie s’opère et nous permet de ressentir sans comprendre.

Avec les titres « Ec Man iotna », « Níu » l’ambiance est apaisée, comme une ballade tranquille, calme, sereine. Les spectateurs sont bercés.

SKÁLD c’est également un défilé d’instruments atypiques, des flûtes en os, des guimbardes, des cornes, une lyre, un nyckelharpa, une sorte de didgeridoo, harpe, lur (trompette), jouhikko,  percussions et tambours de toutes tailles et tous diamètres, mais également bouclier, bois de cervidé utilisés pour les percussions, une vraie collection moyenâgeuse.

Derrière les musiciens, par moment une vidéo est projetée mettant en image l’univers de SKÁLD avec drakkar, animation, runes viking (symbole présent sur l’EP et l’album), chutes de neige qui ne refroidit pas la chaude ambiance de cette soirée.

Le public est très hétéroclite. On y voit des jeunes cadres parisiens, des geeks métalleux ou encore quelques personnages arrivés directement de la fête médiévale du château de hohlandsbourg : « la saga des vikings ». Mais tous sont conquis et réactifs à ce mélange de puissance des tambours, de délicatesse de la harpe et la magnifique voix de Justine. Les chants polyphoniques sont saisissants, captivants et bouleversants. Les trois chanteurs ont des tessitures si particulières qui ajoutées à la technique leur permettent de chanter du death metal aussi facilement que du lyrique, d’enchaîner un concert au  Hellfest puis au musée national du moyen Age. Remarquable !

Cet univers inconnu et mystérieux s’impose par sa force. SKÁLD dégage une aura de mystère qui devrait aisément se répandre à l’internationale.

Super concert, certes d’une heure seulement, mais on est tellement imprégné par la musique de SKÁLD, qu’en sortant de la Cigale on cherche un drakkar’lib ! Retrouvez toute l’actualité du groupe sur skaldvikings.com