Rencontre avec The Red Folks : A la découverte de leur premier album.

A l’occasion de la sortie de leur premier album intitulé « Tales & Wanderings », Mamusicale a rencontré Delphine, Maëlise et Cyrille de The Red Folks, un trio prometteur pour la scène folk française.

Dans votre titre « The Cursed King », vous insufflez un vent d’espoir et ça fait du bien ! Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ce titre ?

Delphine : Cette chanson est née de mon expérience personnelle car j’ai rencontré dans ma vie beaucoup de personnages qui se positionnent en marge de la société, et se coupent beaucoup des autres. Cela crée un cercle vicieux où ils se sentent rejetés au niveau des interactions sociales alors que finalement eux aussi entretiennent ces barrières et ces difficultés de communication. Le but c’est qu’un autre personnage intervienne, tourne en dérision cette attitude et lui donne la main pour que cette personne s’ouvre et fasse tomber le mur qui s’est construit. D’où l’image de Roi Maudit.

Maëlise : Après, c’est soumis à l’interprétation de chacun, on ne souhaite pas imposer une histoire aux gens, on préfère que chacun ait un écho différent en fonction de son propre vécu. Même moi j’ai une interprétation différente de celle de Delphine !

Votre album s’appelle « Tales & Wanderings » avec ce nom on a l’impression qu’on va embarquer dans un univers fantastique. Où allez-vous nous emmener et que va-t-on y découvrir ?

Maëlise : Au début on voulait plutôt une formulation pour dire « Les contes de l’intérieur » parce que les thèmes sont très introspectifs, ils font référence aux pensées et aux sentiments, c’est pour ça aussi que chacun aura sa propre interprétation. Il y a bien un voyage, mais surtout intérieur.

Cyrille : Il y a aussi un lien qu’on a voulu faire entre la pochette, le titre de l’album, et le spectacle. Sur la pochette, on peut voir un public autour du feu, comme s’il y avait quelqu’un qui racontait une histoire mais chacun interprète cette histoire différemment en fonction de ses propres pensées. On voit l’imaginaire de chacun dans son ombre, et ça fait aussi écho au titre de l’album « Tales and Wanderings ». On retrouve cette même ambiance au spectacle, avec Delphine au centre qui invoque les chansons. Il y aura aussi tout un décor qui rappellera cette ambiance, avec beaucoup d’effets de lumière. Finalement, même les décors sont abstraits et font appel à l’imaginaire du public.

Delphine : Les textes sont avant tout des histoires, sauf « Iceland » par exemple qui parle vraiment de l’Islande, de l’éternel recommencement du monde et de la connexion avec des forces qui nous dépassent. A part celle-ci, on aborde surtout des émotions assez complexes dans les relations humaines. Par exemple, « Fight », c’est sur la résilience et le fait que parfois on ne peut pas aider certaines personnes parce qu’on n’en a pas la possibilité.

Il s’agit de votre premier album, depuis combien de temps le travaillez-vous ?

Maëlise : Ça fait longtemps (rires) ! Au moins deux ans. Normalement, on aurait dû le sortir l’année dernière mais on voulait vraiment être prêts, pouvoir travailler sur la communication donc on a décidé de le sortir en avril. Et puis, avec le confinement, on a pris la décision de le reculer de nouveau en novembre.

Cyrille : Finalement, les morceaux ont été composés il y a très longtemps. Au fil du temps, on a fait des rencontres et on a travaillé ensemble par la suite. En fait, quand on était prêts à enregistrer, on a redémarré à zéro avec notre producteur car on a retravaillé chaque titre avec lui. Il a beaucoup fait évoluer les arrangements. On a invité beaucoup de musiciens également, des percus, une basse, des choristes… On a dû enregistrer morceau par morceau car chaque titre est vraiment différent.

Maëlise : Il a aussi eu un gros travail sur l’image qui a pris beaucoup de temps. Pour nous ce temps parait particulièrement long car ça fait un an que c’est fini ! En tout, ça fait trois ans qu’on prépare cette sortie. Pendant ce temps-là, on a vraiment pu s’entourer, avec une attachée de presse et une community manager.

 Où avez-vous puisé l’inspiration pour votre musique ?

Cyrille : Il y a un côté Celtique, qui nous rassemble au sein du groupe, du style Loreena Mckennitt. C’est une chanteuse Canadienne, qui joue du piano et de la harpe et elle a souvent des musiciens assez incroyables qui viennent du monde entier. On aime bien ce genre d’univers qui invite tout de suite au voyage.

Vous êtes un trio, j’imagine que chacun a sa personnalité artistique. Qui apporte quoi ? Comment est-ce que vous vous complétez ?

Cyrille : On s’occupe chacun d’un réseau social différent (rires) !

Maëlise : On rigole mais ce n’est pas facile à organiser un projet avec trois têtes, trois cerveaux. Musicalement parlant, Delphine écrit les textes et ses parties de chant, Cyrille compose, surtout à la guitare et s’étend parfois au violoncelle et au chant. Finalement, une fois que Cyrille nous propose un morceau, on y apporte chacun nos modifications et six mois après, le morceau n’a plus rien à voir avec celui de base ! Au début, on mettait des mois à écrire un morceau et maintenant on commence à s’habituer et aller plus vite. Il y a aussi une question de langage car on vient chacun d’univers différents et au début on ne se comprenait pas parfaitement. Il y avait vraiment des problèmes de communication mais maintenant on est efficaces. Pour ma part, je viens vraiment du milieu classique donc j’ai un vocabulaire très classique, j’ai besoin d’écrire les choses, je ne peux pas simplement enregistrer et écouter. Et il y a des mots qu’on utilise qui veulent dire la même chose mais qui ne sont pas les mêmes.

Quel est l’album qui vous a marqué dernièrement ?

Cyrille : Il y a un musicien que j’ai beaucoup aimé dernièrement, c’est Billy Strings. Un américain qui fait du bluegrass vraiment old school, dans la grange avec le banjo et tout. Et en même temps, il commence à faire évoluer le style. Il intègre des effets, des parties presque jazz rock. Il y a des passages vraiment improvisés avec des sons vraiment hallucinants. Mais tout ça en conservant une vraie racine du bluegrass. Nous, en tant que français, quand on pense au bluegrass, on pense tout de suite à un truc vieillot mais lui apporte vraiment de la fraîcheur et de la nouveauté à ce style.

Maëlise : Tous les trois, on aime beaucoup Bears Of Legend aussi, ils ont sorti un très bel album en 2019. Ce sont des Canadiens, ils sont au moins sept sur scène, c’est assez fou.

De votre point de vue d’artiste, comment contribuer à soutenir la culture aujourd’hui ?

Maëlise : En retournant en concert dès qu’on le pourra !

Delphine : Peut-être continuer à soutenir les artistes sur les différentes plateformes. Réinventer la façon de consommer la musique également, pour inciter les gens à consommer des albums en créant toute une atmosphère. C’est ce qu’on a souhaité faire avec notre album car on sait que le CD est assez désuet donc on a fait faire une aquarelle par un artiste, on a fait en sorte que l’objet soit beau. Ça peut être aussi du merchandising. Et je pense que cette période est propice à la création et à l’imagination de nouveaux supports justement.

Un grand merci à The Red Folks ! Nous vous invitons à les suivre sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer de leurs actualités, notamment pour leurs dates de concert et leur représentations partout en France ! Retrouvez toute leur actu sur theredfolks.com

Chronique album / Live report