Cure d’Eddy de Pretto, détox idéale

Révélé l’an dernier avec un EP, le Kid Eddy de Pretto n’a depuis pas chômé. Les nombreux bons retours lui ont permis d’étendre sa musique en un format plus long, plus accompli. Après tout, difficile de critiquer les prémices d’un premier projet. Pour le musicien, Cure doit signifier beaucoup de choses : d’abord l’opportunité de bâtir une solide discographie, puis l’occasion d’enrichir la dimension live. Bonne nouvelle, en quelques écoutes, l’album fonctionne déjà comme un classique instantané.

De l’étrange ouverture Début qui fait office d’interlude au single Random, jusqu’au final Musique basse, rien, soyons honnêtes, n’est à jeter.

En quinze titres, Cure bâtit un univers fort en imageries : d’abord Créteil, ville natale du musicien, témoin de son enfance, de son adolescence, magnifiquement mise en lumières par Beaulieue (morceau déjà issu de l’EP). Le chanteur traite de la rupture comme de la recherche perpétuelle de l’autre (Honey). L’idée maîtresse du disque, pourtant, s’effiloche en une grande toile, symbole de diversité musicale. Les variétés d’arrangements surprennent parfois, comme l’étonnant dernier acte de Normal, morceau démantelé, aliéné.


L’introspection, partie de plaisir pour Eddy de Pretto, se taille la part de lion. Le refrain d’Ego impressionne : les paroles « fou de moi » coulent sur une instrumentalisation épurée, tandis que Kid et Genre abordent la théorie du non-genre si chère à l’auteur. Parfois, Cure s’autorise permet même des moments de pure grâce, que sont Rue de Moscou et Quartier des Lunes, morceaux visuels et entraînants. Quand vient la danse, forme de valse courte pulsée qu’est Fête de trop. Enfin, l’album s’acte d’un moment de pause, entre Desmurs de velours.
Cure, en anglais, signifie soigner. Sans doute le bandage nécessaire, dont la chanson française a, depuis longtemps, cruellement besoin. Retrouvez toute son actualité sur eddydepretto.com