TERRIER, notre King Krule français

C’est avec « Tourniquet », son premier clip mais aussi son premier single dévoilé, que nous découvrons TERRIER.

Entre slam et voix saturée, le jeune artiste chamboule les codes musicaux avec un chant brut et des arrangements modernes oscillants entre pop et hip hop. Une voix rauque qui fonctionne comme une montagne russe musicale, passant du calme à la tempête, de la rage à la douceur. D’abord compositeur de bandes originales, Terrier avait depuis longtemps des choses à raconter et des idées de voix. Nous l’avons retrouvé à une terrasse d’un café parisien pour parler de ce nouveau projet.

De quelle région es-tu ? 

J’ai grandi en Vendée à côté de La Roche-Sur-Yon, j’ai toute ma famille et une grande partie de mes potes là-bas…et je travaille sur Paris !

Tu es d’abord compositeur de bandes originales. Comment t’est venue l’envie de lancer ce projet solo ?

Il n’y a pas vraiment eu de transitions entre ces deux phases de ma vie. J’ai toujours eu des groupes, j’ai toujours fait du live et de la scène. J’ai quitté mon groupe pour Terrier, car j’ai eu envie de me lancer dans un projet solo qui me ressemblait vraiment.

Tu as toujours été branché par la musique ? 

J’ai commencé la guitare à 6 ans. A 10 ans, j’ai eu mon premier atelier de groupe et je me suis mis à la batterie. A 13 ans j’ai eu mon premier groupe avec des amis d’enfance. Entre 15 et 18 ans j’ai fait des remplacements de groupe, c’était une période que j’ai beaucoup aimée. Puis je suis arrivé à Paris, j’ai commencé à composer pour un groupe et je me suis rendu compte que j’avais des choses à dire, que j’avais des idées de voix. Je commençais à écrire aussi, et c’est comme ça que je me suis lancé. 

A l’écoute de tes morceaux,  j’ai l’impression que tu accordes de l’importance à la résonance des mots. Est-ce que c’est quelque chose que tu travailles particulièrement ? 

J’aime interpeller les gens par les mots, et les « utiliser » comme rythme. Après, j’ai pas forcément de règles. J’adapte en fonction de chaque morceau ! Mais c’est quelque chose qui me plaît beaucoup. 

Pour ton tout premier titre “Tourniquet”, tu t’es entouré de Robin Leduc. Tu peux me raconter cette rencontre ? 

En mars dernier, j’avais 4 ou 5 démos, et ça faisait plusieurs fois que je tombais sur des morceaux qui me plaisaient au niveau du mix, lorsque j’écoutais les dernières sorties sur Spotify. A chaque fois que je me renseignais sur l’album, je voyais écrit « Robin Leduc ». Ça me l’a fait sur 2 artistes, qui sont Marie-Flore et Silly Boy Blue. Du coup j’ai décidé assez naturellement de lui envoyer un message sur Instagram avec un lien d’écoute, et quelque temps plus tard on s’est rencontré. 

C’est lui qui fait les arrangements ?

C’est un peu particulier. Les arrangements, on les fait à deux. Je viens avec une compo assez fournie, sur laquelle il va faire les premiers arrangements, puis je repasse dessus, jusqu’à ce que ça nous plaise à tous les deux. J’aime bien ce mode de fonctionnement, car il me challenge sur ma musique, il a du recul sur ce que je propose. 

Côté visuels, tu t’es entouré du collectif La Sale Affaire pour réaliser ton premier clip en noir et blanc. Avais-tu déjà une idée précise du rendu final ? 

Complètement. Après, on est pas allé à fond dans ce que je voulais mais c’était clairement l’idée. Je souhaitais un clip en noir et blanc, inspiré de l’esprit hooligan, en format portrait plutôt que paysage, avec beaucoup de caméra épaule. Avec du recul, je trouve ça presque trop esthétique, ça manque de vérité. 

Pourquoi avoir clipé ce morceau en particulier ? 

Car c’est mon premier morceau, il a un style assez large qui parle à tous. 

As-tu prévu de sortir un EP ? 

Les démos en format EP sont seulement des compilations qui permettent de décrire mon univers, mais je ne sais pas s’il y aura un EP ou un album. Pour l’instant c’est encore flou. La seule chose que je sais, c’est qu’il va y avoir un nouveau single qui va sortir, et à la suite de ça on réfléchira à un autre support.

J’aime que les sons soient mis à l’image directement, mais c’est aussi beaucoup de temps et d’investissement. Pour l’instant je suis en indé, c’est aussi pour cela que ça prend du temps. 

Et puis je suis pas fan du format EP. Tu vois, par exemple on vient de parler de Silly Boy Blue. J’adore son EP, mais je suis frustré car ça ne va pas assez loin, j’ai envie d’en découvrir plus ! Dans un clip tu peux raconter une histoire, je pense que c’est ce que je préfère. 

Est-ce que tu es accompagné sur scène ? 

Oui, je suis avec Loïc, qui fait partie du projet depuis le début, et qui était même dans mon ancien groupe. Je suis à la guitare et au chant, lui à la batterie. Par la suite, j’aimerais bien être accompagné d’un claviériste aussi. 

Vous êtes des milliers à proposer de nouveaux projets français… peu arrivent à vraiment se mettre en lumière finalement. Récemment Clara Luciani , Eddy de Pretto ou encore Thérapie Taxi ; Tu penses que c’est plus facile en groupe ou en solo de réussir ?  

C’est le jour et la nuit. Quand t’es en solo, les labels sont peureux à l’idée de te signer. Artistiquement, tu peux pas trop divaguer, tu peux moins te renouveler. C’est selon moi plus simple d’avoir une racine commune, comme pour un groupe, où il peut naître une multitude d’idées ! Avant ce n’était peut-être pas le cas, mais aujourd’hui en tout cas c’est comme ça que je vois les choses. 

Comment décrirais-tu la Terrier touch à ceux qui ne connaissent pas ? 

Ah ouais ça y est je vais commencer avoir le melon là ! Je dirais que c’est une musique qui n’est pas forcément temporelle, qui n’appartient pas vraiment à une mode.

J’utilise plein de petits éléments musicaux qui appartiennent à des époques différentes. Et en fait ça crée un flou total. Je ne pense pas que dans 10 ans ma musique sera périmée, et c’est peut-être ça ma force. Je suis assez exigeant avec moi-même en studio. Je vais autant écouter du Orelsan que du Queen of Stone Age. On voit trop souvent des musiciens fermés d’esprit. 

J’ai personnellement adoré ton morceau Hiver, comment t’est venu l’inspiration de ce titre ? 

Déjà, je crois que je préfère l’hiver à l’été. J’ai eu une inspiration sur une rythmique, et j’ai eu envie de dédier une chanson à une saison qui n’est pas forcément appréciée de tous. 

Et pour terminer, peux-tu me donner tes trois coups de cœur du moment ? 

Je suis assez fan de Billie Eilish, son album, ses clips, la personne. J’écoute assez souvent, c’est le truc le plus mainstream que j’écoute. C’est une bonne claque ! J’ai aussi pu voir Tame Impala à We Love Green. C’était incroyable, j’ai pris une énorme tarte, j’étais même pas bourré (rires). Le morceau Éléphant surtout ! J’ai lu aussi un livre qui m’a énormément plu, c’est une petite fille qui veut devenir un garçon. C’est une autobiographie très chouette à lire. 

Merci beaucoup Terrier pour ces échanges. Suivez toute son actu sur Facebook

Vous pouvez le retrouver le : 28.02 – Sannois – EMB (MADEMOISELLE K)     13.03 – La Roche/Yon – FUZZ’YON     14.03 – Angers – JOKERS PUB

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