rencontre avec le programmateur du FNAC LIVE 2015

Bonjour Nicolas,

Tu te mets à la place des artistes le temps d’une interview afin de nous parler du Fnac Live qui va être encore un grand événement cette année.

Bonjour Yann, oui effectivement c’est pas trop ma place mais je le fais avec plaisir.

Programmateur un rôle difficile à porter sur un gros festival ?

Non, parce que je participe à ce festival depuis sa « création ».J’ai grandi avec le festival Fnac live. Quand on est arrivé il y a cinq ans, c’était une autre énergie, une autre économie et d’autres ambitions et maintenant on s’est imposé en quelque chose de plus costaud. Non, c’est du bonheur, peur de rien, c’est un super truc !!!

La programmation consiste en quoi exactement ?

Programmer un festival c’est….. il y a deux niveaux. La programmation est toujours le reflet du programmateur. C’est à dire les goûts musicaux d’une personne qui essaie de transmettre ça à une autre. Nous sommes des passeurs en fait….Nous sommes le lien entre les artistes et le public. Il y a plusieurs façons d’imaginer passer cette musique entre les deux. Il y a comme toi ceux qui sont intéressés par des découvertes. Le public ne connaît pas et toi tu aimes cet artiste et tu le mets en lumière. Plus tu grandis sur des artistes à notoriété importante et bien tu te dis je vais faire plaisir au public et je vais mettre les artistes qu’ils aiment bien aujourd’hui et qui fonctionnent. Le métier de programmateur c’est aimer la musique, être passionné et avoir envie de faire découvrir la musique qui nous anime et qu’on estime être intéressante aujourd’hui.

La programmation dépend du budget et donc en amont du financement. Qui s’occupe de ça c’est toi ?

Alors moi j’ai le bon rôle dans cette histoire. Je suis programmateur détaché, embauché par la Fnac. Donc je n’ai pas le rôle de portefeuille de cette opération. J’ai des rêves, des envies et après il y a des négociations qui se font. J’essaie d’élaguer un petit peu les négos mais ce n’est pas moi qui m’occupe du porte monnaie, c’est plutôt Benoît Brayer.

Qu’est ce qui est le plus difficile dans le métier de programmateur ?

Je ne vois pas de point noir dans cette histoire. J’ai longtemps vendu des disques à la Fnac. C’est le même plaisir, c’est le même truc. Pour schématiser, tu invites un artiste à chanter des chansons que tu aimes bien…. c’est un métier merveilleux !

Quelle est la ligne éditoriale que tu t’es donnée cette année ?

On essaie d’être populaire dans le sens où l’on est un festival gratuit l’été donc on se doit de rassembler et de fédérer et en même temps on essaie d’opposer des styles. Par exemple du hip hop et du blues malien et le même soir tu vas avoir de la chanson française et de l’électro. C’est rassembler et opposer en même temps.

Les choix artistiques se font naturellement ou bien il y a débat en interne dans l’équipe ?

Oh il y a des débats ! Mais c’est ce qui est drôle en même temps. On est deux avec Benoit. J’ai aussi la chance d’être toute l’année dans la programmation contrairement à Benoît. On a beaucoup de discutions et c’est ça qui est intéressant. A l’origine on était même trois.

Quelles sont les erreurs à ne pas faire quand tu programmes ?

N’écouter que ses goûts personnels…. c’est une grosse erreur. C’est un peu le piège. Il faut écouter à la fois de qu’on aime, tout en étant conscient que tu ne fais pas un festival pour toi. Sinon à ce moment là, tu restes chez toi et tu écoutes tes disques. Il faut penser que derrière ta programmation il y un public, des artistes donc ne pas penser qu’avec tes oreilles.

L’année dernière le succès a été au rdv avec plus de 100 000 personnes. Cette année tu repars à 0 et à chaque fois c’est un nouveau pari ?

Complètement ! Après, si on se dit que seulement 10 % de ces 100 000 personnes viennent… On ne sait pas. Ça dépend tellement de facteurs. On essaie toujours de faire la meilleure programmation.

Maintenant, il suffit qu’il pleuve et les gens ne viendront pas ou les gens peuvent avoir envie d’aller se baigner. On ne sait pas. En tout cas on essaie chaque année que le festival s’installe et reste un festival important pour Paris et pour la Fnac mais on ne fait pas une course au record.

Merci Nicolas d’avoir pris le temps d’échanger avec Mamusicale. C’est une période chargée quelques jours avant le début de festival qui, je le rappelle, aura lieu du mercredi 15 juillet au 18 juillet, place de l’hôtel de ville à Paris .

Merci à toi et à mercredi,

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