Ramon Pipin au Café de la Danse : Illuminons notre intérieur !

Autant vous prévenir,  c’était l’événement de la rentrée !

A ne manquer sous aucun prétexte ! Aucune excuse n’étant recevable, ceux qui étaient absents auront l’éternité devant eux pour le regretter. Pas moins !

Mamusicale, elle, ne s’y est pas  trompée, en dépêchant au Café de la Danse, ce lundi 26 septembre, son héraut fatigué. Trop dépêché peut être, puisque votre serviteur pointait au 5 Passage Louis Philippe  dès 19 h 15.

Il existe plusieurs façons de ressentir un public.

La meilleure consiste encore à l’observer, et l’écouter, le voir se réjouir en commentant le concert précédent de 2015 ou la tournée d’adieux de 2012…Les adieux aux fans et à la scène font désormais partie des incontournables pour qui souhaite durer. Les plus grands s’y sont essayés avec le succès que l’on sait, l’Empereur d’abord, le 1er avec son exil pour l’Ile d’Elbe, les artistes bien sûr, sans oublier nos politiques, Fort heureusement pour nous, le Ramon Pipin Band poursuit l’aventure et ajoute même une pierre à l’édifice d’une discographie déjà conséquente, avec sa dernière et lumineuse production “Comment éclairer votre intérieur”. Apportant ainsi la preuve qu’il est encore loin d’être éteint !

Avec le temps, Ramon Pipin a su se constituer un public addict. Si dévoué qu’il répondra présent pour la souscription, on prononce  “crowdfunding”, lancée par le Maître pour financer son dernier effort, une quinzaine de  titres enregistrés au studio MIDILIVE. Son public sait qu’il n’a pas affaire à un ingrat et que l’argent, s’il contribue bien Au Bonheur Des Dames, n’a en revanche toujours pas d’Odeurs ! (Réservé aux amateurs)

Les généreux donateurs ont été comblés et largement récompensés. Pour 400 € de dons et plus, un traitement de faveur leur est accordé, un tour de périphérique en belle américaine années 60 et en prime des réponses à leurs questions, mais seulement formulées par oui ou par non … La légende est en marche !

Devant le Café de la Danse, dans la file d’attente, l’ambiance est au beau fixe. Des portes entrouvertes montent parfois les derniers échos de la répétition. Les regards se croisent, les sourires complices fusent. Les intérieurs s’éclairent ! Pas besoin de parler pour se comprendre. Nous sommes tous frères ! Et le Ramon Pipin Band semble tenir la forme.

Bien entouré, par son Band composé de Cyril Barbessol (Piano, claviers), Stéphane Daireaux (Guitare électrique), Franck Armand (Batterie), Marc Périer (Basse), Vincent “Turqoiz” Chavagnac (Clavier, voix,), Pierre Sangra (voix, guitare acoustique, mandoline, banjo, glock), Clarabelle (voix, danse), Camille Saféris (à la déconne, voix), sans oublier le gracieux quatuor à cordes, Mathilde Sternat (Violoncelle), Julien Gaben (Alto), Karen Brunon, Anne Gravoin (Violons). Et en guest star, Shitty Télaouine.

Pour promouvoir son nouvel album, Ramon livre donc un concert résolument rock qui confirme une belle présence sur scène et ajoute à d’indéniables  qualités de compositeur et de musicien, une voix. L’accent est mis sur les titres du nouvel album bien sûr qui côtoient bientôt une poignée d’incontournables comme Ma génération (hymne aux Who) Youpi, la France, Je m’aime et l’inimitable autant qu’inaltérable “Vilain petit zoziau”, toujours en liberté à ce jour ! Ponctué par un final d’anthologie, “Nous sommes tous frères”,  ” Qu’est ce que c’est beau !”, le concert s’achève sur une très belle et inédite chanson – Que c’est bon –  placée sous le signe de l’émotion et de la tendresse –  indisponible sur l’album, car composée après le mixage. Tant pis pour vous, on vous aura prévenu, Ramon est un sensible mais reste le roi de l’imprévu !

Pour les plus jeunes, on ne  résume pas Ramon Pipin ! L’inventaire de sa carrière a épuisé toutes  les tentatives d’audit. Plus de trente années de carrière, 20 albums au sein de groupes cultes comme Au Bonheur Des Dames ou l’inclassable et jamais égalé Odeurs et une belle carrière solo. Ajoutons à cela, des musiques de films, de pub…

Chroniquer une légende comme Ramon Pipin exige donc de l’humilité.

Sur scène, le bonhomme est le croisement abouti de Romain Bouteille, de Coluche pour la gouaille et l’humour corrosif, avec des greffes de Charlie et de Hara Kiri, pour le goût de la satire. Une pensée subversive et un esprit impertinent qui marchent dans les pas de Boris Vian, de Jacques Lanzman, de Georges Brassens et qui convoque tout ce que le pays compte de meilleurs humoristes et de paroliers. Avec comme marque de fabrique, une exigence musicale, une qualité de textes et le souci de ne jamais tomber dans la vulgarité. Frôler le bon goût sans jamais y sombrer !  Voilà la recette !

Sur scène, les frontières du concert sont rapidement abolies pour entrer dans un spectacle total qui relève du show. Le show Pipin, naturellement ! Au programme musique, sketchs, introduction humoristique, parodies, pensées du maître, et “twong”, contraction de tweet et de song, chanson en 140 caractères.. La version française du Haîku (vert ou rouge, c’est selon) en quelque sorte. Ramon Pipin c’est tout cela mais encore plus ! Des albums truculents (ce qui n’est pas un gros mot),  un humour et  une inspiration jamais au rabais.

Alors pour ceux qui hésitent encore mais souhaitent vaincre définitivement l’obscurité, laissez vous tenter. Ramon Pipin est la solution ! Et son dernier album “Comment éclairer votre intérieur”,  la garantie de ranimer la petite flamme de folie qui brille toujours en vous !

Tous nos remerciements pour le magnifique travail effectué par le photographe Thierry Wakx, à qui nous devons les superbes photos qui accompagnent ce live report. Retrouvez toute l’actualité de Ramon Pipin sur Twitter et Facebook

Rédacteur Jazz & Blues/Rock