Printemps Solidaire, place de la Concorde, dimanche 17 septembre 2017

Artistes, personnalités et citoyens avaient rendez-vous le dimanche 17 septembre, place de la Concorde au meeting-concert organisé par Printemps Solidaire derrière le slogan « 2017 l’année du 0,7 ». Pour suivre les rendez-vous solidaires : printemps-solidaire.fr

Cet événement est organisé pour interpeler le Président de la République, afin que la France respecte une vielle promesse : consacrer 0,7% de ses richesses au développement des pays les plus pauvres. Et quoi de mieux que la musique pour se faire entendre !

Le plateau d’artistes présents est assez incroyable, bravo pour cette mobilisation. Durant dix heures, musique et discours vont s’enchainer. Pas simple de le résumer en quelques lignes !!!

Le top départ est donné vers 12h30 avec French Fuse puis ce sera Berywam avec des sets d’une vingtaine de minutes. Un jeune public est massé devant la scène immense, accolée de deux écrans « méga géant ». La technique est du niveau des plus grands festivals.

C’est au tour de Danakil, de faire bouger le public durant une petite demi-heure. La reprise de Piaf « Non, je ne regrette rien » version reggae est reprise en cœur. Amadou et Mariam reçoivent un très bon accueil en plaçant Bamako au centre de la Concorde. Quand Vald rappe, c’est un autre message de solidarité, ce qui est certain c’est qu’entre lui et une partie du public, il y a concorde pour « Niquer sa mère » normal « il avait pas dit bonjour ». Devant la scène le public est électrisé.

Les Naïve New Beaters, en combinaison bleue aux mains dorées et leur électro pop chaloupée, ne laissent personne indifférent.

Entre chaque groupe, des personnalités, des acteurs de la société civile, intellectuels et militants, témoignent, expliquent, revendiquent comme Esther Duflo, ancienne conseillère de Barack Obama et économiste de la lutte contre la pauvreté, le journaliste Edwy Plenel ou l’agriculteur militant Cédric Herrou, devenu une figure du combat de l’aide aux migrants, Runa Khan, l’aristocrate du Bangladesh qui redonne une dignité aux plus déshérités, Raphaël Glucksmann, l’essayiste et militant des droits humains et également l’avocat Eric Dupond-Moretti. 

Les organisateurs annoncent 80 000 spectateurs quand Tryo entre en scène, avec des classiques comme « Désolé pour hier soir » le public est en territoire connu. Ça chante, ça bouge, un vrai plaisir.

On enchaine sur le Rap de Georgio, les mix des C2C, pour arriver à la fusion de FFF, 20 ans de carrière, toujours la même pêche et des morceaux qui fédèrent tel « Barbès ». Le ciel s’assombri et l’énorme averse qui s’en suit dure trop longtemps pour certain. Le nombre de spectateurs baisse considérablement durant le concert de Metronomy. Leur musique électro et envoûtante n’a rien pu faire contre la mise aux abris.

A présent, c’est une kyrielle d’invités qui va se succéder 1h30 durant. Un véritable « inventaire à la Prévert » !

Rover et Yael Naim débutent avec «Seven Nation Army», puis Bernard Lavilliers et Faada Freddy pour «Melody tempo harmony», Rover revient seul pour un hommage à Bowie avec «Heroes», La bande à Souchon joue deux titres : «La balade de Jim» et «Foule sentimentale», ce dernier semble faire partie du patrimoine de la chanson française car même les plus jeunes reprennent en cœur. On poursuit avec Juliette Armanet seule au piano, Flavia Coellho et son dynamisme, pour ensuite accueillir Ben l’Oncle Soul avec une reprise de Steeve Wonder «Master Blaster», qui lui va si bien. Imany nous transmet toute sa sensibilité, avec «Redemption song» de Bob Marley.

Tiken Jah Fakoly chante «Ils ont partagé le monde». Ne serait-ce pas l’origine de notre présence à la Concorde aujourd’hui ? Faada Freddy revient seul pour «Pump it» des Black Eyed Peas et renverse son auditoire ! Apres Yael Naim et sa version très dépouillée de « Chandelier» de SIA, c’est Spleen qui s’éclate et nous éclate avec «Give It Away» des Red Hot. Le trio n’avait pas encore eu sa place, c’est chose faite avec Flavia Coelho, Faada Freddy et Ben l’oncle Soul pour un «Could you be love» de circonstance.

A noter, l’excellente prestation des musiciens qui, avec une maitrise remarquable, nous ont fait voyager en business class sur tous ces titres, dans tous ces styles. La nuit tombée va permettre aux spectateurs de profiter du matériel d’éclairage installé, le nombre de light est impressionnant. Pour paraphraser Richard Bohringer, c’est beau un concert la nuit. L’entrée d’Archive inaugure la nocturne, il est temps de me restaurer. Au passage, je félicite Xavier Derouin (le guitariste) pour la prestation des musiciens.

Vers 21h, Matthieu Chédid alias M clôture cette édition du Printemps Solidaire. Durant une heure, en formation «power trio», il propose un concert très électrique où son jeu de guitare fait merveille.

Il débute avec «Je ne connais pas l’Afrique». Puis «Baptême de monsieur M» et «Onde sensuelle». Sa communication avec le public est toujours un plaisir entre finesse et humour. Sa reprise de «Purple rain» de Prince est … royale. M chausse ses lunettes à LED. Il envoie «Le complexe du corn flakes» déjanté et sûrement pas moins bien que les ricains, en allant jusqu’à y intégrer le riff de « Highway to hell ». Après «Bal à Bamako», c’est «Machistador», je dis aime, comme un emblème … de cette journée. M se fait plaisir et nous fait plaisir, avec une chevauchée hendrixienne en jouant de la guitare avec les dents. M a mis le feu en cette fin de soirée fraiche. Le public était conquis et réchauffé. Un public bien moins nombreux qu’en milieu d’après-midi, satanée météo !

Et pour n’oublier personne, bravo et merci aux bénévoles et aux techniciens qui ont fait un travail incroyable.