LYSISTRATA : l’interview qui rend aussi les Aristophane de rock !

Cette interview a été réalisée le 31 janvier 2020 avant leur concert au Rack’am) à Brétigny

La question est certainement posée à chaque interview, pouvez-vous faire un historique rapide de LYSISTRATA ?

Ben : Effectivement on nous la pose souvent ! Je connaissais Max depuis l’enfance, on était voisin et Théo c’est une rencontre via Facebook quand on était en 6ème.

Théo : En gros le groupe démarre en 2013, on a tout de suite fait des concerts dans la région de Saintes. On a été accompagné par l’Ogre Rouge qui était un super bar associatif. C’est là ou Charles nous a vu et est devenu notre tourneur. Puis il a eu les Transmusicales de Rennes et c’est parti.

Vos parcours artistiques individuels et communs sont identiques ?

Ben : J’ai commencé la batterie à 8 ans, mes parents faisaient un peu de musique. C’est surtout mon grand frère qui a fait ma culture musicale.

Théo : Des trois, je suis celui qui a pris le plus de cours, j’ai démarré la guitare classique à 7/8 ans puis je suis entré au conservatoire puis une fac de musique. 

Je vous ai découvert il y a deux ans à la Maroquinerie (Paris), qu’est ce qui a changé en deux ans ?

Max : Le nombre de concerts que l’on a fait depuis la Maroquinerie, y compris dans plein de pays, nous a bien appris à s’adapter facilement, à mieux nous connaitre et savoir gérer le rythme des tournées qui est fatiguant.

Certes mais en mars vous avez beaucoup de dates sur peu de jours ? 

Max : Oui c’est la période dense de l’année, on va en Allemagne aussi. On s’est organisé pour faire trois dates et on rentre puis on refait trois dates. On segmente plus qu’avant, on fait plus de longue période Off.

Théo : Avec le recul, on préfère faire un bon paquet de dates pour la dynamique puis couper assez longtemps, ce que l’on vient de faire pendant deux mois. Avoir le temps pour autre chose et surtout récupérer, voir des proches, se re-sociabiliser. Ça fait du bien ! Sur les deux dernières années on a plus vécu dans le camion que chez nous !

Max : Maintenant on a un label en Allemagne sinon l’équipe n’a pas changé.

A quel moment vous vous dites, on va faire de la musique à temps plein, devenir pro ? 

Ben : Max avait déjà fini ses études et avec Théo on était à la fac. Je ratais pas mal de cours pour assurer les concerts. Ça devenait impossible de gérer les deux de front. On a discuté avec les parents. Au début ça a été un peu compliqué mais comme LYSISTRATA c’est parti fort, ils nous ont fait confiance.

Théo : Moi c’est une prof en fac qui m’a dit « fais un choix », tu peux revenir à la fac dans deux ans si ça ne marche pas. En tout cas fait un choix car en l’état c’est inutile de rester à la fac ! Avec mes parents ça a été un peu compliqué, ils ne connaissaient pas le statut d’intermittent. Mais après une bonne explication, ils m’ont dit « éclate toi, fait ta vie ».

Vivre de la musique ça a toujours été un rêve, un objectif ?

Non même au début de LYSISTRATA c’était uniquement pour faire de la musique entre potes, composer et jouer en live, tout simplement. Encore aujourd’hui c’est toujours ça l’important. 

La genèse d’une compo se déroule comment ? Sur la route durant les tournées ? 

Théo : Dans le bus c’est chiant, tu n’as pas de place, tu fais chier tout le monde.

Max : On a tout le temps des idées alors on les enregistre avec nos portables. Souvent les balances se font rapidement, on peut se permettre d’essayer et de travailler des choses.

Théo : Maintenant que l’on a des pauses plus longues, on arrive chacun avec des morceaux bien avancés, puis on les travaille en répétition.

Max : Le live fait énormément évoluer les morceaux au fil des dates.

Et pour les paroles ?

Ben : ça arrive souvent après l’instru et c’est des trucs que j’écris pour moi, des poèmes, et parfois rythmiquement ça colle.

Quels sont les sujets les plus inspirants ? 

Ben : ça peut être vraiment n’importe quoi. Par exemple, je lis actuellement un super bouquin sur les symboliques, par exemple un animal dans les mythes et je prends des idées, des mots et ça constitue une base pour écrire des paroles. 

Vous chantez tous les trois, comment organisez-vous le partage du chant ?

En répète, suivant les paroles on voit pour qui ça colle le mieux, aussi bien pour le thème que pour les mélodies. A l’origine c’est parti d’un concert dans un bar, sans micro pour le chant, on a décidé de chanter ensemble pour envoyer plus, pour avoir un plus gros volume et on a gardé le principe. Comme on ne maîtrisait pas trop le chant, c’est rassurant de chanter ensemble, et ça lisse les éventuels petits couacs !

A vos âges, comment envisager vous l’avenir : (le vôtre et celui de la planète) plutôt en rose ou gris ?

A notre niveau, on ne se projette pas, on vit le présent. Ce que l’on aimerait dans un avenir proche, c’est organiser une tournée aux États-Unis, mais c’est super galère. C’est notre carotte, du moment.

Et pour avoir un bilan carbone au top, vous êtes prêt pour des concerts acoustiques éclairés à la bougie ?

Avec le nombre de dates que l’ont fait, c’est vrai que l’on se pose des questions. Remplacer le camion par le train par exemple, mais il y a le matos à transporter, ce n’est pas simple ! C’est vrai que pour la tournée en Asie, on a fait tellement de kms pour quelques dates, ça nous culpabilise. Certes on utilise des gourdes mais on n’est pas végétariens pour autant ! On est sensible à l’écologie mais avec notre activité c’est compliqué !

Vous pouvez me parler de Grabuge Records, c’est quoi ?

L’idée est venue en croisant des groupes sur la route. Ils n’avaient pas de structure, de notre côté on a pas mal de contact, pour les aider, on a créé Grabuge Records. Ça a démarré avec tRruckks un groupe de Vesoul. 

On peut dire que c’est un projet philanthropique ?

Exactement. Il a des groupes que l’on suit et on kiff tellement ce qu’ils font que l’on essaye de les aider à faire ce qui aime faire. Après les limites du truc c’est de pouvoir simultanément sortir un album et faire une tournée. Si tu ne tournes pas, personne ne te connaît et tu ne vends rien. Il faudrait tout gérer mais on n’a pas le temps. 

Expliquez-moi comment vous faite pour avoir autant de dates, vous accepter n’importe quoi pour faire de la scène à tout prix ? 

En fait, Charles peut te faire des tournées de fou. Au départ on lui a dit zéro limite pour nous, aligne des dates. C’est aussi l’avantage d’avoir eu rapidement un tourneur. On avait une grosse envie de bouffer de la date ! En tout cas ce n’était pas une stratégie, on est en kiff de live ! Maintenant on favorise les gros blocs, période intense de concerts puis repos, compo …  En plus ça permet par moment de se faire chier, l’ennui est bon pour la création : l’ennui c’est utile et important !

Vous avez grandi en écoutant quoi ?

Max : mes parents écoutaient Noir Désir et Téléphone.

Ben : Ma mère aimait beaucoup les années 80, moi pas ! Mon père c’était Peter Gabriel, Thiéfaine, que je kiff de ouf !

Théo : De la disco, et les années 70’s, du folk. J’ai eu ma période Marley et Max Roméo. Ensuite mon grand frère ma fait découvrir la Cold Wawe, le Stoner, Queen, les B52’s.

Votre dernier coup de cœur musical ? 

Ben : la BO du film « L’extraordinaire voyage de Marona » par Pablo Pico.

Théo : Sweet release of death. C’est un trio avec une chanteuse.

Max : pour moi c’est Neighbours Burning Neighbours. 

Dernière claque en concert en tant que spectateur ?

Théo : Pamplemousse

Max : J’ai jamais pris de claque … (rires). Equipe de Foot et Nursery.

La salle française qui vous fait rêvez ?

Ce soir le rêve c’est le Rack’am !

L’invité pour partager la scène dont vous rêvez ?

Eric Cantona ! 

Une série de question pour vous embrouiller ensuite :

Qui est le meilleur chanteur ? 

C’est Ben son accent est meilleur. 

Qui est le plus chiant à vivre ? 

Chacun est chiant pour les autres. 

Qui est le plus angoissé avant un concert ? 

En fait c’est communicatif. Il y a des dates ou ça roule et d’autres ou on a tous la pression. 

Qui picole le plus ?

Franchement, on ne picole pas vraiment

Qui est le plus déconneur ?

On n’aime pas trop l’humour (rires) 

Votre actualité des prochains mois ?

Notre album est sorti en octobre dernier maintenant c’est concert les 3 prochains mois avec une tournée en Allemagne en mars. 

Merci pour votre accueil et  votre naturel. Bon concert ce soir. Pour suivre leur actualité et les dates de concerts c’est sur Facebook