LILI STER NOUS DEVOILE SON EP

Mamusicale a rencontré Lili STER pour parler de son nouvel EP prévu en septembre 2017. Pour nous faire patienter, 2 singles « dans ma poche » et « comme va la vie » sont déjà sortis ainsi que les 2 clips.

Bonjour Lili, peux-tu nous dire qui tu es ?

Bonjour. Je suis Lili STER, auteur compositeur interprète et pianiste. Je suis née à Paris et j’y ai toujours vécu. Aujourd’hui je sors mon EP après avoir sorti un 1er album il y a 7 ans.

Comment es-tu arrivée dans la musique ?

Mon papa étant musicien, il y avait beaucoup de musique à la maison. Il était batteur et il m’emmenait souvent avec lui. Je me souviens d’un été où j’étais encore une enfant, il était en résidence dans un studio de répétition. Je devais avoir 6 ans et j’assistais aux répétitions, je regardais les chanteuses avec fascination, j’avais adoré cette ambiance. Ma mère écoute aussi beaucoup de musique mais n’est pas du tout musicienne. Mes parents m’ont transmis ce goût pour la musique, et ils m’ont ensuite inscrite au conservatoire. C’était très dur car j’étais tétanisée par ma prof, donc je bossais comme une dingue à la maison, et du coup la prof appelait ma mère en disant votre fille est hyper douée. C’était un enseignement très classique où on apprenait le solfège, les harmonies. Aujourd’hui le conservatoire a bien changé, c’est plus ouvert vers le jazz, les musiques improvisées et modernes.

Quelles sont tes références musicales ?

Pour cet EP, il y a un petit virage. On a toujours plein de références, mais on se met d’accord avec les gens avec qui on travaille sur des références communes pour qu’il y ait une cohérence entre nous. Pour cet EP, ce sont plutôt des références blues anglo-saxonnes comme The Doors, Régina Spektor, ou The Black Keys. Je suis très empreinte de la culture américaine, blues, rock. C’est ce que j’aime et c’est ce qui me fait vibrer. Et cet EP est très différent du 1er album qui était très chanson, et qui a été réalisé par Jean-Louis Piérot. Pour cet EP je voulais mettre le curseur sur un son plus américain.

Comment se passe l’écriture des chansons, commences-tu plutôt par les paroles et la musique ou inversement ?

Je n’ai pas d’ordre et je n’aime pas me donner une recette. Ça peut être juste une phrase qui me vient en marchant dans la rue, et en même temps j’ai un prisme, une mise en lumière, et de là je vais pouvoir dérouler le fil et écrire la chanson. Pour cet EP j’ai coécrit pal mal de textes avec Emma Cosso, alors que sur le 1er album j’avais tout écrit et composé seule. J’ai découvert les joies de la co-écriture et J’aime beaucoup le travail avec Emma Cosso car c’est un vrai jeu de ping-pong. J’arrive avec une idée en lui expliquant ce que je veux. Parfois ça ne marche pas du tout et quelquefois c’est elle qui m’emmène sur des trucs où je peux avoir des blocages et elle fait décanter tout ça en prenant un virage qui t’emmène complètement ailleurs. Pour la musique, beaucoup de choses arrivent par accident, je laisse la porte ouverte. Parfois je vais me mettre au piano ou à la guitare, et je joue plus à l’oreille car je ne suis pas guitariste, c’est une façon complètement différente de composer par rapport au piano. J’ai un dictaphone dans mon téléphone qui contient des tonnes de choses sur lesquelles je peux revenir plusieurs jours après.

Ton 1er album « La Castafiore » est sorti il y a 7 ans, que s’est-il passé pendant ce temps ?

En fait au milieu de la tournée, je n’ai plus eu d’éditeur. Il y a eu un gros plan social et toute l’équipe d’édition qui m’avait signé a été remercié.Le label qui a produit le disque a mis la clé sous la porte et a ouvert un restaurant. Je me suis retrouvée non pas à repartir de zéro, mais à rechercher des nouveaux partenaires. A la fin de l’album tout le monde m’a dit vite il faut que tu réécrives, mais j’avais besoin de me nourrir à nouveau avant de pouvoir réécrire. Et je voyais mes copains qui écrivaient et jouaient pour d’autres artistes et je me suis dit que ça pouvait être intéressant d’écrire ou de composer pour d’autres supports. J’ai donc écrit un ciné concert avec une autre musicienne et j’ai joué pour les autres. Je voulais prendre mon temps car je voulais insuffler quelque chose de nouveau pour pouvoir affirmer quelque chose artistiquement. Ensuite il fallait trouver les bonnes personnes avec qui travailler et les bonnes personnes pour faire la promo. J’avais besoin de créer une nouvelle famille. Et en parallèle j’ai monté depuis un an le groupe The Tiki Sisters, qui est un groupe de reprises américaines, avec Emilie et Julie du groupe The Buns.

Dans ton 1er album tu as repris la chanson de Mika, « Relax » qui a été très remarquée. N’est-ce pas un peu râlant de se faire remarquer avec une reprise ?

J’adore faire des reprises et je suis très fière de celle-là. Une chanson qui marche, c’est une chanson qui a prouvé sa force dans la composition car tu peux la jouer de mille façons différentes, ce sera toujours une belle chanson. Pour un artiste c’est vraiment une zone de laboratoire de faire un cover parce que tu t’appropries la chanson avec tes propres outils. Et je suis très contente que le public et les médias l’aient bien reçue car c’est ma version, c’est mon langage que les gens ont perçu. C’est là que je me rends compte de l’énorme talent de Mika. Mon prochain challenge est de reprendre une chanson de Johnny.

Ton EP sort en septembre, et il y a déjà 2 singles qui sont sortis, avec qui as-tu travaillé sur cet EP ?

J’ai travaillé avec Marcello Giuliani, à qui j’ai fait écouter mes maquettes. J’avais trouvé ce son au clavier Wurlitzer qui est un piano électrique des années 60 70, le clavier de prédilection de Ray Charles, de Stevie Wonder, ou de Supertramp aussi. Etant claviériste, je fantasme sur les guitares héros, et l’idée était de le faire sonner comme un guitare héros. Je me suis d’ailleurs pas mal inspirée des Black Diamond Heavis avec James Leg au clavier qui est monstrueux. J’avais trouvé une vrai couleur et c’est cette couleur que je voulais défendre pour cet EP. On s’est enfermés dans un studio avec Marcello et on a tout fait tous les deux sauf quelques batteries qu’on a enregistrées dans le studio de Raphaël Chassin. Ensuite je voulais le faire mixer par Jeff Hallam qui est le bassiste de Dominique A entre autres, pour avoir une orientation plus anglo-saxonne. Ça lui a parlé tout de suite. Il y a donc 2 titres réalisés par Jeff et 4 par Marcello.

Quelle est ton implication dans la vidéo ?

M’étant retrouvée sans maison de disque, sans label, je suis dans une économie de moyen où je me réapproprie les outils de production. J’ai retrouvé lors d’une soirée une ancienne copine qui me dit qu’elle monte sa boîte de production de film. Je lui explique où j’en suis et je lui parle de cette idée de rencontrer des réalisateurs de clip. Elle me présente le travail d’une toute jeune réalisatrice, Carla Coste. J’ai trouvé qu’elle avait une maturité dans ce qu’elle proposait et en même temps quelque chose de très original qui m’emmenait beaucoup plus loin que ce à quoi j’avais pensé. Pour le 1er clip, je voulais travailler sur les contrastes. On en a parlé, elle m’a proposé un story-board où elle imaginait le clip dans un chantier avec des matières très brutes et en même temps, de la nudité, de la sensualité. J’aime beaucoup le graphisme, toute l’époque du constructivisme, l’époque Bauhaus, des choses très angulaires, elle me l’a « recraché » avec sa vision et son savoir-faire. Pour le 2ème clip qui vient de sortir, j’ai travaillé avec un autre réalisateur avec qui j’ai beaucoup échangé. Il m’a fait une proposition et j’ai adoré. Le résultat est génial.

Que souhaiterais-tu qu’on retienne après avoir écouté ton EP ?

Bonne question. J’aimerais bien, un peu comme moi d’ailleurs, qu’on retienne cette petite mélodie qui t’accompagne dans ton quotidien, ou quand tu te promènes dans la rue. Une phrase, des mots qu’on garde et qu’on ressort quand on en a besoin, une mélodie qu’on siffle dans la rue. Si les gens peuvent l’emmener dans leur petite poche et s’en servir quand ils en ont besoin, je serais super fière et je me dirais que j’ai réussis à faire quelque chose.

Quel est l’univers de l’EP ?

C’est une orientation plus pop rock avec des références anglo-saxonnes blues plus assumées et présentes, avec un son de clavier plus marqué, et des thématiques qui me tiennent à cœur. Je jette un pont entre les Doors, Régina Spector, Véronique Sanson, que j’adore. J’aime bien sa folie au clavier et j’adore ses références. Je l’ai écoutée toute mon enfance, avec ma maman. C’est le challenge que je me suis donnée sur cet EP, faire de la chanson française avec des influences pop rock.

Avec quel autre artiste aimerais-tu collaborer ?

J’aimerais beaucoup travailler avec Véronique Sanson. J’aime aussi beaucoup une artiste qui s’appelle Robi. Elle réalise des clips, et a d’ailleurs fait celui de Maissiat qui est magnifique. J’aimerais bosser aussi avec Grégory Mariscal, dont Jeff a réalisé l’album. J’ai découvert récemment Laura Cahen, qui fait de très belles choses. Je ne parle que d’artistes français mais si je pouvais faire un duo avec James Leg, je serais super contente, ou Dominique A aussi pourquoi pas.

Tu as fait le chantier des Francos récemment, peux-tu nous en parler ?

En fait le chantier des Francos tel qu’on le nomme je l’ai fait il y a 7 ans, pour le 1er album, et quand tu fais le chantier des Francos, tu fais un peu partie d’une famille. J’avais besoin de monter un solo, je suis partie là-bas en résidence. Ils te mettent tout à disposition. Ça m’a permis de travailler dans de très bonnes conditions.

Quelle est ton actualité dans les semaines et les mois à venir ?

Je fais la 1ere partie de Jeremy Kisling en Suisse le 20 juin. A la rentrée, la sortie de l’EP, avec un nouveau clip et des concerts qui suivront. Et il y aura probablement un concert chez Madame Arthur à Paris.

Nous voilà à la fin de l’interview et je te propose 2 ou 3 questions pour te connaître un peu mieux.
Si tu étais un album ?

C’est difficile de ne retenir qu’un album, car il y en a tellement qui me plaisent et qui me bouleversent. On va dire « Harvest » de Neil Young. Je trouve que c’est une vraie prouesse.

Si tu étais une chanson inavouable ?

Je dirais « Tes états d’âme Eric » de Luna Parker.

Si tu avais le pouvoir de ressusciter un artiste mort ?

J’aimerais bien entendre ce qu’aurait fait John Lennon aujourd’hui.

Si tu devais inviter un artiste sur scène pour faire un duo avec toi ?

Véro. Véronique Sanson

Quel est l’objet dont tu ne te sépares jamais ?

Ma bague. C’est une bague que j’ai achetée au Mexique, la Santa Muerte. C’est l’anti vierge.

Merci beaucoup Lili pour cet agréable moment et en attendant la sortie de ton EP en septembre, on peut écouter les 2 premiers singles « dans ma poche » et «comme va la vie » avec les 2 clips.

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