LES STUDIOS MEGAPHONE — ENREGISTREZ A AUBERVILLIERS

Soyons d’accord, un studio d’enregistrement est un lieu privilégiant la production musicale. On y découvre une pièce propre à chacun avec une acoustique travaillée toujours adorable aux oreilles. Un lieu où on partage les idées, de leur captation à leur diffusion. Un endroit qui mêle alors  travail, passion, confort, technique et artistique.

J’avais rendez-vous à Aubervilliers pour rencontrer deux frères qui ont monté leurs studios ensemble. En m’arrêtant devant une maison semblable à toute autres de l’extérieur, j’étais bien curieux de savoir comment Dimitri et Manuel avaient emménagé les lieux.

Après un accueil amical, une visite, quelques questions et du bon temps, j’ai trouvé cet endroit génial. Un lieu pour les besoins des musiciens, chanteurs, compositeurs, arrangeurs, producer…

Et même des captations à l’extérieur ! C’est multi-tâches, c’est sympa, c’est équipé, et c’est aussi pas cher.

BIENVENUE CHEZ LES STUDIOS MEGAPHONE

Petite éclaircie sur la structure des locaux : 

L’entrée, Dimitri me fait découvrir un couloir et deux portes : Les studios B et C. 30 et 26 mètres carré avec une acoustique traitée à la laine de roche sur tous les murs. Les interprètes peuvent y répéter pour préparer la session d’enregistrement, trouver des idées, peaufiner. Lucie AntunesRadio Elvis et Tiste Cool ont déjà été de passage !

On sort du couloir et il me présente une bâtisse où se situent trois cabines de 12 mètres carré chacune, avec traitement acoustique et mobilier de base pour accueillir des producteurs avec leur matériel : les studios D, E et F. Idéals pour la production et la post-prod.

En haut d’un escalier d’extérieur, j’ai pu apprécier une pièce maîtresse qu’est le studio A, mais je reviendrai dessus plus tard. Ces trois parties forment un carrefour sur la petite cour intérieure agréable ainsi que sur le salon. Ce dernier nous offre la cuisine, une salle de bain et surtout une machine à café.

Pour la location des studios, Mégaphone propose du matériel :

Dimitri : « On a une étagère de matériel que l’on peut proposer aux artistes pour la composition par exemple. Tout ça, c’est des studios en prestation de service, pour des résidants

On fonctionne simplement, avec le partage et l’humain.

On avait une session avec un titre brésilien. On a fait appel à une chanteuse portugaise qui travaillait sur un autre projet avec un ami et ça l’a plutôt bien fait ! Favoriser la collaboration, c’est important. »

Cette ambiance est un des points forts des Studios Mégaphone. Mais un autre atout majeur entre en jeu.

LE STUDIO A

Le studio principal dont ils sont les techniciens. Foncez sur leur site studiosmegaphone.fr pour les connaisseurs qui veulent apercevoir du beau matériel !

Ils ont construit une pièce acoustique très « boisée » selon Dimitri. On y aperçoit des amplis de basse et de guitare, un piano droit, un Rhodes, deux batteries… Et dans la pièce à coté, une régie dotée d’une console analogique 24 pistes. Du hardware professionnel et un parc micro tout à fait impressionnant. Toute une disposition qui permet aux deux propriétaires de réaliser, de produire, et d’avoir un impact beaucoup plus intéressant sur la direction artistique d’un morceau.

Qu’est-ce qui appuie votre goût pour l’analogique ?

Dimitri : « L’idée de la console 24 pistes InLine, c’est d’avoir un gros patch pour utiliser notre hardware. Quel que soit les instruments que tu fais, une couleur est donnée directement par la console. Ce qui te donne au mix une cohérence. Un truc qui va mieux s’assembler, être plus homogène. Même si certains aspects technique sont plus compliqués que dans des configurations numérique.

Manuel : Je ne connaissais pas le travail sur console à la base. Mais c’est fascinant de découvrir la différence qu’elle apporte et elle est énorme. De la prise au mix, ça colore le son de A à Z. On anticipe le choix du micro, comment l’utiliser. On a créé une matière très intéressante dans ce studio.

Dimitri : On a quand même un choix de plugin dont on a besoin en corrélation avec le studio. »

C’est aussi grâce à leur approche de musicien. Ils se disent plus attirer par les instruments acoustique ou qui demandent une amplification. Même si leur répertoire reste très large.

Dimitri : « On est passionné par la folk. Tous ces instruments à cordes c’est autant de texture, d’harmonique et de grain différent. On est des vrais enfants des années 90’. Ça fait vingt-cinq ans qu’on joue de la musique ensemble. 

Manuel : C’est parti d’une énergie Rock qui a grandi avec le Grunge.

Dimitri : On a enchaîné avec la Pop, la Folk, évidemment la musique de nos parents a énormément influencé aussi.

Manuel : On s’est retrouvé à jouer de la Bossa dernièrement [rires]. Il a plutôt travaillé la batterie ce qui l’a amené à faire des percussions et approcher la musique afro-cubaine. Moi c’était plus la guitare de formation, le conservatoire. J’ai étudié la composition, musique classique et contemporaine. J’ai une licence Musicologie. »

Cette période de Covid ne vous a pas freiné ?

Manuel : Ça ne nous a pas mis en banqueroute. Mais plutôt énormément de retard sur notre planning prévisionnel, le développement et notre notoriété. On a fait quelques enregistrements et des mixs. Les temps morts, on se tournait sur la création.

Aujourd’hui à Aubervilliers, pour des prix raisonnables, vous pouvez louer de beaux locaux pour vos productions. Pour toutes les étapes, que ce soit de l’idée à l’album. Avec l’aide et la qualité professionnelle évidemment garantie par Dimitri, qui « a fait beaucoup de Live, il a plein de console dans les pattes » ; sans oublier de Manuel et son approche musicale. Ils espèrent ouvrir leur activité sur les films documentaires et la musique de film, toujours en restant orientés sur la prise de son et la création.

Je leur souhaite le meilleur et les remercie pour leur accueil.

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