Le nouveau trio Love In Exile est une manifestation de télépathie musicale : NPR

Un supergroupe d’improvisation tente de répondre à une énigme : à quoi ressemble l’écoute ?




Love In Exile est (de gauche à droite) Arooj Aftab, Vijay Iyer et Shahzad Ismaily. Le Trio vient de sortir son premier album éponyme.

Ebru Yildiz/Avec l’aimable autorisation de l’artiste


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Ebru Yildiz/Avec l’aimable autorisation de l’artiste


Love In Exile est (de gauche à droite) Arooj Aftab, Vijay Iyer et Shahzad Ismaily. Le Trio vient de sortir son premier album éponyme.

Ebru Yildiz/Avec l’aimable autorisation de l’artiste

Cet article est adapté d’une interview plus longue qui a été publiée dans le Toutes les chansons considérées podcast. Cliquez ici pour écouter toute la conversation.

À quoi ressemble l’écoute ? Le pianiste et compositeur Vijay Iyer pose souvent cette question à ses élèves, à Harvard et au New England Conservatory.

« C’est presque comme un koan zen ou quelque chose comme ça », a-t-il déclaré un matin récent, dans un sous-sol de Figure 8 Recording à Brooklyn. Mais, a-t-il ajouté, la réponse se manifeste clairement dans l’interaction instantanée de Love in Exile, son trio collectif presque télépathique avec le chanteur Arooj Aftab et le bassiste Shahzad Ismaily. « Quand Arooj ne chante pas, elle écoute », a souligné Iyer. « Ce qui fait que ça marche, c’est la qualité de l’écoute, et c’est essentiellement ce que nous entendons. »

Aftab, assis à côté de lui, renchérit : « Quand je ne chante pas, je bois aussi du vin… » Les trois artistes éclatent de rire, comme si une soupape de surpression s’était relâchée.

Ils s’étaient réunis à Figure 8 Recording, qu’Ismaily possède et exploite, pour parler du premier album éponyme envoûtant du trio, qui vient de sortir sur Verve. (Une tournée de concerts démarre ce week-end au Big Ears Festival.) Assis en demi-cercle dans le plus petit des deux studios de Figure 8, entourés de synthétiseurs analogiques et de boîtes à rythmes vintage, les trois musiciens ont souvent repris et prolongé les observations de chacun ; leur dialogue offrait l’occasion d’explorer le même idéal d’écoute et de réponse, en paroles comme en musique.

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L’interview a abordé les origines du trio, qui s’est senti instantanément chargé d’énergies spirituelles ; les implications du nom « Love in Exile », avec son jeu de diaspora et de nostalgie ; la manière mystérieuse dont une forme de chanson peut émerger de l’improvisation en groupe et du « temps rituel » en tant qu’expression de tempo non régie par les préoccupations du genre ou du marché.

Aftab, dont l’album de 2021 Prince Vautour était une percée critique et culturelle, également ostensiblement repoussée contre tout privilège de la voix ou des paroles dans la musique. « Je dis beaucoup de fragments aléatoires de choses, parce que j’essaie de les utiliser comme voyelles pour vraiment chanter », a-t-elle déclaré. « Je n’arrive jamais à faire ça. Donc ce projet est particulièrement intéressant pour moi, parce que je peux un peu fléchir. Je ne suis pas un chanteur très vitrine dans mes autres projets, mais dans celui-ci, je peux y aller à des espaces très librement sans responsabilité, car la responsabilité de la musique est partagée. »

L’amour en exil est une chronique de cette expérience partagée, imprégnée de mystère qui se dévoile et d’un lien humain profond. C’est aussi une invitation, un rappel que l’art d’écouter est un système ouvert, en aucun cas limité aux musiciens sur scène.