Le menu, l’oignon en verre et les limites de la satire Eat-the-Rich

Au cours de ces dernières années, l’expression «manger les riches» a accumulé une certaine popularité dans notre lexique culturel. À l’origine un slogan anticapitaliste inventé par le philosophe politique Jean-Jacques Rousseau, «manger les riches» est devenu plus applicable que jamais, utilisé par les masses comme une réponse à une insatisfaction croissante envers les milliardaires et autres bénéficiaires du 1%.

Il a également été fortement thématisé dans la culture pop contemporaine, gagnant du terrain à partir de 2019 avec l’avènement de films comme le fascinant gagnant du meilleur film. Parasitele thriller du chat et de la souris Prêt ou pasle polar étoilé Couteaux sortiset la comédie policière strip-teaseuse Hustlers. Chacune de ces histoires a tenté de critiquer les systèmes et les idéologies qui alimentent et préservent l’écart de richesse sans cesse croissant entre les nantis et les démunis, avec Parasite étant sans doute l’idéal platonique de cette tendance des commentaires socio-économiques.

2022 a vu une nouvelle hausse des médias « manger les riches »: l’absurde vainqueur de la Palme d’Or Triangle de tristessela satire gourmande Le menuet le Couteaux sortis suite Verre Oignon. Mais où Triangle de tristessela parodie de la classe supérieure reste un jeu principalement divertissant (bien qu’imparfait), Le menu et Verre Oignon révèle les limites de ce que la narration narrative peut accomplir en condamnant un groupe démographique qui pourrait se moquer d’être critiqué.

Réalisé par Succession pilier de Mark Mylod et produit par Adam McKay, Le menu promet un moment délicieusement amusant – du moins en surface. Son intrigue est centrée sur Margo Mills (Anya Taylor-Joy), son pompeux petit ami gastronomique Tyler (Nicholas Hoult) et une série d’invités fortunés qui dînent dans un restaurant exclusif, situé sur une île isolée et dirigé par le célèbre chef Julian Slowik (Ralph Fiennes). Avec son hôtesse militante Elsa (Hong Chau) et son personnel de cuisine strictement enrégimenté, Julian prépare les invités pour une soirée de cuisine conceptuelle soigneusement organisée, mais finit par livrer des surprises néfastes qui jettent tout le monde en boucle.

Bien qu’il bénéficie d’un duo de performances pointues de Taylor-Joy et Fiennes, Le menuLe point de vue de « manger les riches » est décevant, d’autant plus que pratiquement chaque personnage est un chiffre à traits larges qui incarne un certain type de personnalité bourgeoise. Les morceaux de fond que nous obtenons d’eux semblent intentionnels, un moyen d’illustrer la vacuité et la superficialité de leurs modes de vie, mais leur creux ne constitue pas nécessairement un récit intéressant.

En raison de la nature superficielle de ces personnages, le film est une échappatoire manipulatrice, une méthode trop simple pour les peindre sous un jour antipathique afin que nous puissions savourer leur inévitable retour plus tard sans ressentir aucun remords. La seule ligne émotionnelle intrigante quoique encore quelque peu imparfaite dans Le menu est la relation entre Julian et Margo, une dynamique empathique unique entre deux étrangers qui en veulent clairement aux initiés.