INTERVIEW : Laissons-nous envoûter par Lili POE


Son clip « Echo », extrait de son EP sorti le 4 novembre, est une merveille. Entretien avec une artiste toujours en quête de nouvelles choses

Comment es-tu arrivée à la musique, car j’ai lu que tu étais tombée dedans toute petite ?

Mon père joue de la guitare, et très tôt j’ai chanté avec lui. Mes parents sont de grands mélomanes et il y avait beaucoup de musique à la maison. Ça vient sûrement de là.

Quel style de musique écoutais-tu plus jeune ?

A l’adolescence, j’écoutais les disques de mon père qui était fan de rock, de pop. Ma mère était plutôt chansons françaises comme Souchon, Gainsbourg, Birkin, Téléphone. J’ai eu ces 2 influences et de mon côté j’écoutais pas mal de soul. Mais je ne m’en cache pas, j’écoutais aussi Céline Dion (rires). A 15 ans j’ai eu une culture musicale assez large écoutant beaucoup de choses. J’avais toujours besoin de découvrir de nouveaux sons. Je dévorais la musique comme d’autres dévorent des livres.

Comment décrirais-tu ton univers musical ?

Je dirais que c’est de la pop française. On a parfois envie de se cacher derrière des noms étranges pour dire qu’on fait de la chanson française, mais c’est important de ne pas se le cacher et j’essaie d’y mettre les influences que j’ai pour que ça me ressemble au mieux.

Ton EP est sorti le 4 novembre, peux-tu nous parler des personnes qui t’ont accompagnées sur ce projet ?

J’ai travaillé avec ma petite équipe que je ne quitte pas. Je collabore avec le duo « Madame Monsieur » dont Emilie Satt avec qui j’écris les textes et Jean-Karl Lucas avec qui je compose certaines chansons, et surtout Médéline qui a réalisé l’album et qui m’aide à trouver le visage sonore qui me va.

Quelle ambiance as-tu voulu donner à cet EP ?

J’aime beaucoup la mélancolie. Dans mes chansons j’ai besoin de cet aspect un peu triste. C’est la couleur de cet EP même si il y a des couleurs lumineuses, comme sur « Echos », ou « Sombre » qui est une chanson triste mais qu’on a essayé de rendre joyeuse dans la production. Au niveau des textes, ça parle beaucoup d’amour, de choses fédératrices et des sentiments en général.

Tu es fan d’Edgar Allan Poe et de science-fiction, t’inspires-tu aussi beaucoup de cela pour tes chansons ?

Le cinéma surtout. J’ai une création très visuelle. Le cinéma ou les images et même les scènes de vie m’inspirent beaucoup. J’aime bien regarder les gens dans le métro, m’inventer leur vie, et quelque fois ça donne des chansons. Je m’inspire plus du cinéma que de la littérature, je regarde beaucoup de films et dans ma manière de composer et d’écrire j’ai besoin de visualiser ce que j’écris. J’aime bien me faire le film dans ma tête.

Et de ce fait pour toi les clips sont aussi importants que les chansons ?

En effet, s’il n’y a pas de chanson il n’y a pas de clip. Malheureusement je n’ai pas pu faire de clip sur toutes les chansons de l’EP. Ma manière d’écrire est très visuelle et très imagée. J’ai aussi la chance de travailler avec une équipe de réalisateurs, de La Sucrerie, qui sont extrêmement doués. Ils ont beaucoup d’idées et aucune limite d’imagination.

Tes clips ont été réalisés par Alain Guillerme, qu’aimes-tu dans son travail et dans ses réalisations ?

C’est quelqu’un d’audacieux et qui ne va pas vers la facilité. J’adore confronter mes idées avec lui, on a toujours des discussions enflammées quand on parle de clip et de ce qu’on a envie de faire, et j’aime ça. Il ne me conforte pas dans mes idées et a toujours des propositions affirmées et audacieuses et c’est un super bon réalisateur.

Dans le clip « une larme » il y a des sous-titres en chinois, peux-tu nous dire pourquoi ?

On est vraiment sur de la science-fiction à mort, je suis hyper contente. Et quand j’en ai parlé à Alain on a eu tout de suite les mêmes références sur l’histoire, comme « Blade Runer » ou « Only god forgives » ce genre de film, et l’histoire se passant en Chine, on a eu l’idée de le sous-titré en chinois. On a eu envie d’aller au bout du mini film.

Dans ta carrière quelle est la personne qui t’a le plus marquée ?

Clairement c’est mon manager et producteur Guillaume Silvestri de Low Wood qui est vraiment le point de départ de quelque chose de fort et de nouveau pour moi et qui m’accompagne encore. Il a cru au projet, et ne m’a pas lâchée depuis. C’est une personne très importante dans ma vie et dans ma carrière. Je viens de signer chez Parlophone mais il est toujours à mes côtés.  C’est ma bonne fée (rires).

Tu as participé à Sankofa Soul Contest, que t’a apporté cette expérience ?

Tout. Ça a été le début de ma vie sur scène. Je suis arrivée à Paris, je suis originaire du Sud et je rentrais juste de Londres, je ne connaissais absolument personne. Quelqu’un m’a parlé de ce concours. Tu t’inscris et tu chantes avec des musiciens. Je me suis lancée et c’est là que j’ai rencontré beaucoup de mes amis chanteurs d’aujourd’hui, comme Bastien Picot, le chanteur des 3somesisters, que j’ai rencontré il y a 10 ans, ou mes musiciens avec qui je joue toujours aujourd’hui. Ça a été un point de départ hyper important et c’est là que j’ai vraiment pris goût à la scène. David Smith et Joby Smith qui s’en occupent, sont incroyables et m’ont toujours soutenue. J’encourage tous les gens qui ont envie d’essayer la scène, de s’inscrire au Sankofa.

Tu as vécue quelques temps à Londres, quelles sont les choses que tu as aimées là-bas et que tu ne retrouves pas ici ?

La première chose est que là-bas il y a moins de jugement, tu peux être qui tu veux, les gens vont trouver ça intéressant, ils vont t’arrêter pour te demander pourquoi tu fais ça. J’ai l’impression qu’il y a une envie de comprendre l’autre. Et il y dix fois plus de jam, dix fois plus de concerts, il y a plus de tout. J’aurais beaucoup aimé rester là-bas mais la vie est trop chère.

Tu as fait un duo avec Disiz, avec quel autre artiste aimerais-tu chanter ?

J’aime beaucoup un rappeur qui s’appelle Georgio, il écrit super bien. J’aime beaucoup sa plume et les références qu’il utilise. C’est un artiste que j’adore et j’aimerais beaucoup faire un duo avec lui. J’aime aussi beaucoup Julien Doré. J’aime beaucoup leur façon d’écrire.

Tu es à la Boule noire le 15 novembre, et quelle sera ton actualité ensuite ?

D’autres scènes se mettent en place. Je travaille aussi sur l’album dont certains titres sont terminés. Et je commence à réfléchir sur l’histoire que je souhaite raconter. Je continue de travailler avec la même équipe car ça fonctionne très bien entre nous.

Et pour finir, quelques questions, si tu étais un animal ?

Je serais un chat.

Quelle est la personne que tu aurais aimé être ?

C’est dur comme question. J’allais répondre quelqu’un que j’admire mais qui étais très torturée, donc je ne sais pas si j’aurais aimé être cette personne, mais je dirais Nina Simone. Il y a quelque chose de viscérale quand je l’écoute qui me bouleverse vraiment.
Merci beaucoup Lili et en attendant la sortie de ton album on te retrouve sur la scène de la Boule noire le 15 novembre.