INTERVIEW : DUNE surfe sur une vague d'amour

Ma musicale a eu l’immense plaisir de rencontrer Anja et Thomas qui forme le duo DUNE, quelques jours avant leur concert parisien au Flow. Entre confidences et rires, un duo au grand cœur.

Dans quel univers musical avez-vous grandi ?

Anja : mes parents adorent la musique et mon père étant jeune avait un groupe plutôt jazz. J’ai grandi avec Stevie Wonder, Earth Wind and Fire, en allant du jazz à la funk, au disco. Il y avait beaucoup de musiciens dans ma famille. Ma maman chantait et mon père jouait de la guitare. J’ai été mise au piano très jeune, mais j’ai choisi le chant vers 16 ans.

Thomas : je n’ai pas grandi dans un univers musical mais j’écoutais de la musique très jeune et depuis 5 ans, j’écoute beaucoup de jazz de Soul music, tout ce qui est un peu groove et du hip hop aussi. Je suis plutôt dans ces univers.

Quel est votre premier grand souvenir musical ?

T : le concert de MC Solaar, il m’a beaucoup marqué et j’aime beaucoup cet artiste.

A : moi c’est un concert de Bobby McFerrin à Châtelet quand j’étais jeune. Il a fait monter des gens du public sur scène pour chanter avec lui c’était dingue.

Comment s’est créé le duo DUNE ?

T : on est amis depuis 10 ans.

A : nous nous sommes rencontrés au lycée. On sortait ensemble car on partageait ce goût de la musique électronique et nous avions beaucoup de points communs dans nos goûts musicaux. Moi je chantais déjà, Thomas s’est mis lui tardivement à la musique et on n’imaginait pas en faire un duo mais petit à petit on a composé des chansons. On a enregistré une maquette. Thomas ayant fait un stage en édition musicale chez notre éditeur d’aujourd’hui, il lui a passé la démo. Il a complètement adhéré et a voulu prendre notre groupe en développement. Et tout est parti de là.

On parle souvent de DUNE en duo, était-ce une nécessité ou une envie de vous entourer d’autres musiciens ?

A : DUNE en duo existe vraiment. Les compositions c’est clairement nous deux. Les musiciens sont une dimension supplémentaire, une autre vision.

T : et pour la scène il nous fallait des musiciens car à 2 c’est plus compliqué.

A : on avait envie que ça groove, et faire danser les gens, donc la batterie et la basse étaient une évidence.

Quels sont  les thèmes abordés dans votre EP qui est sorti en mai dernier ?

A : l’amour à toutes les échelles c’est-à-dire l’amour du couple comme l’amour universel. Plus précisément, la chanson « One Two » parle de l’amour et de son emprise c’est-à-dire quand l’amour nous fait sortir de soi mais pas dans le bon sens. Ensuite il y a « « Mare Nostrum » qui parle des boat- people, cette tragédie qui nous concerne tous et que personne ne voit réellement j’ai l’impression. Pourra-t-on rêver de paix un jour et être des humains et considérer ces autres humains comme des humains, tout simplement. C’est un peu une espèce de cri dans l’absolu, dans l’adversité. « Love Isn’t Enought » parle de l’amour dans un couple et savoir si cet amour suffit. N’y a-t’il pas d’autres preuves d’amour, et quelles sont ces preuves d’amour qui font tenir un couple. Et « Watch Out » concerne plus une chanson sur moi adolescente et sur ma petite sœur. C’est un encouragement à s’affirmer, à trouver son identité. C’est une chanson joyeuse qui pousse à s’écouter, à être authentique et se délier de tous ces codes dans lesquels on nous met. Quand on est ado, on veut tous faire pareil et c’est difficile de sortir du moule.

Pourquoi avoir choisi de chanter en anglais ?

A : c’est ma seconde langue car ayant longtemps vécue en Inde j’ai toujours été dans des écoles bilingue. Pour moi c’était évident car c’est la langue du groove. On s’est essayé à chanter en français, on a d’ailleurs cette chanson qu’on va chanter jeudi en concert, et ça me plait beaucoup, ce n’est donc pas exclu qu’on fasse un album en français. C’était un challenge et je suis assez contente de la manière dont ça naît.

Dans votre prochain album, quels sont les messages que vous souhaiteriez faire passer ?

A : c’est clairement autour de l’amour, j’écoutais Mathieu Boogaerts et il ne parle que d’amour, mais à chaque fois de manière différente et avec une couleur et une énergie différente. Ça va aussi être autour du rêve, de l’illusion de cet amour, des différentes manières de vivre en tant que personne qui aime et en tant que personne aimée.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

T : je prends surtout mes inspirations de différents artistes. Je suis plus sur le côté rythmique et harmonique, et moins sur les textes. Etant pianiste à la base, je m’inspire de pianiste de Soul comme Stevie Wonder, Billy Preston, Marvin Gaye. Et ce sont aussi les histoires de cœur qui sont très présentes.

A : que ce soit pour créer les mélodies ou écrire les textes, ça peut venir de tout. J’essaie d’être dans le regard, et de regarder les choses de manière neutre, et c’est très difficile. Je peux me mettre à pleurer en voyant quelqu’un dans la rue. La tristesse m’inspire, et ce dénie de l’autre et la misère me révoltent. C’est cette violence qui me met en colère et tout ce qui entretient cette société de consommation et d’ingurgitation.

Vous sentez-vous une âme de militants comme dans « Mare Nostrum », et dans les prochaines chansons avez-vous envie de faire passer certains messages ?

A : c’est un luxe d’être artiste et écrire des chansons c’est justement de pouvoir passer des messages. Après il faut être juste sans expliquer aux gens ce qu’il faut faire, je ne suis pas moralisatrice. Et en même temps je veux faire rêver les gens, il faut trouver un juste milieu.

Comment se passent les compositions ?

T : généralement je compose quelque chose et je le propose à Anja, on commence à jamer dessus et on essaie d’organiser ça avec un couplet un refrain, une intro une sortie. Et quelquefois c’est Anja qui fredonne quelque chose et j’essaie de trouver les accords.

A : la plupart du temps les textes viennent après car j’ai besoin par la musique de ressentir les choses et les ondes au fond de moi. Il faut que ça vienne raisonner en moi.

Vous avez repris la chanson « Pastime Paradise » sur le studio RTL, pourriez-vous envisager de faire un EP de reprise ?

T : on est plus dans la composition.

A : pour la scène peut-être mais pas pour l’instant. Effectivement ça m’éclaterait de reprendre une chanson et de la façonner à notre manière. Je pense que ça viendra peut-être plus tard.

Quelle chanson auriez-vous aimé avoir écrite ?

A : « une bonne nouvelle » de Mathieu Boogaerts ou « At Last » de Etta James.

T : « clair de lune » de Debussy (rires)

Quel a été votre 1er grand choc musical ?

A : l’album de Thom Yorke qui s’appelle « The Eraser ». J’ai reçu une grosse claque plus jeune avec Radiohead mais cet album de Thom Yorke, je l’ai écouté en boucle pendant un an et ça m’a ouvert des dimensions musicales auxquelles je ne m’attendais pas du tout, notamment dans la modernité des sons, dans la rythmique.

T : j’ai vu Georges Benson récemment qui faisait une tournée mondiale et il m’a beaucoup marqué, c’est un super guitariste et c’était un concert incroyable.

Quel est votre dernier coup de cœur musical ?

A : moi je suis en boucle (rires) avec Mathieu Boogaerts

T : moi c’est Jungle

Quelle est votre actualité ?

A : on est en concert jeudi 27 octobre au Flow à Paris et on a d’autres dates sur Paris mais qui ne sont pas encore confirmées.

T : ensuite c’est la préparation de l’album, car on a pratiquement toutes les chansons. Et on cherche une maison de disque, et un tourneur.

Que diriez-vous aux fans qui vous suivent ?

T : venez le 27 octobre, tous (rires)

A : être au plus proche de ce qui est le plus juste pour soi et pour l’autre. Il ne faut pas oublier de rêver, c’est important aussi. C’est nous qui faisons notre monde, demain c’est nous et c’est personne d’autre, et ça ne sert à rien d’attendre que quelqu’un d’autre le fasse pour soi. Et personne ne sera toi à ta place.

Je vous propose maintenant quelques petites questions pour vous connaître un peu mieux

Si vous étiez un plat ?

A : j’adore la bouffe, c’est une catastrophe, on peut faire entrée, plat dessert ? (rires). Alors en entrée on a une burrata à la truffe accompagnée de petites tomates confites et de poivrons confits marinés. Tu veux dire le plat Thomas ?

T : non moi c’est plutôt le dessert.

A : pour le plat ce serait une cuisse de canard confit.

T : je te suis pour le plat. Et pour le dessert ce serait la charlotte au chocolat de ma maman (rires), c’est la meilleure du monde.

Tu peux nous donner la recette ?

T : autant de beurre que de sucre que de chocolat, 200 grs 200grs 200grs. Je l’ai faite récemment et c’était incroyable.

Si vous étiez un personnage célèbre ?

T : je serais Ray Charles

A : et moi Etta James.

Que signifie le mot vacances pour vous ?

T : Ricard surf (rires) car je vais souvent sur la côte basque. Et la musique. On va dire sport et musique.

A : les meilleurs potes, la mer, la nature, l’horizon et le sport.

Merci infiniment à vous deux pour ce merveilleux moment passé ensembles et on vous retrouve le jeudi 27 octobre sur la scène du Flow à Paris. Venez nombreux, ces 2 êtres sont un pur délice. Suivez toute leur actualité sur dunemusic.fr

Merci à toi.