EMY TALIANA NOUS INVITE A BRISER NOS CHAINES

Après son 1er album « Ose-moi », Emy Taliana revient avec un EP de 6 titres sorti le 25 avril. Mamusicale a rencontré de nouveau cette artiste qui se dévoile sans tabou.

Bonjour Emy, on t’avait rencontré il y a quelques temps pour la sortie de ton album « Ose-moi ». On te retrouve aujourd’hui pour la sortie de ton EP « brisez nos chaînes », dans quel état es-tu ?

J’ai l’impression d’avoir une perfusion de café dans les veines tellement je suis excitée, je saute partout. Les bonnes nouvelles arrivent les unes derrière les autres depuis quelques jours, c’est du délire.

Peux-tu nous décrire l’univers de cet EP ?

Il marque vraiment un tournant dans ma carrière d’artiste parce que j’ai changé d’équipe, j’ai pris un nouveau virage musical et surtout il y a eu un vrai travail psychologique et musical. Je me suis mise à la composition. Avant j’écrivais uniquement les textes et maintenant je fais aussi la musique, de ce fait je suis devenue auteur compositeur interprète, et ça j’en rêvais depuis toujours. Je n’avais peut-être pas assez confiance en moi pour me jeter à l’eau et me dire que peut-être j’étais capable de composer, de faire des mélodies. Je me suis dit essaye au moins, j’ai essayé, j’ai fait écouter à mes musiciens qui m’ont donné quelques conseils et finalement on a travaillé tous ensemble. Sur certains titres je suis en collaboration avec Florent et Patrice qui sont également mes musiciens sur scène, et sur d’autres je suis toute seule en auteur compositeur interprète. J’en suis toute timide et toute fière à la fois. C’est assez magique.

Comment as-tu choisi le titre de l’EP « brisez nos chaînes » ?

C’est le titre du 1er single. C’est la première chanson que j’ai écrite, composée et chantée. Du coup elle est hyper importante pour moi car je la ressens de manière viscérale. J’ai intitulé cet EP avec ce titre car comme je le disais tout à l’heure j’ai pris un tournant dans ma vie, j’ai brisé mes chaînes l’année dernière en devenant compositeur, j’ai brisé mes chaînes en changeant d’équipe et en choisissant les personnes avec qui je voulais réellement travailler et qui Dieu merci, m’ont dit oui. J’ai brisé mes chaînes en devenant autonome, en ayant le courage de faire un kiss kiss bank bank et de faire appel aux gens pour m’aider. Je me suis libérée de personnes toxiques autour de moi. J’ai brisé mes chaînes dans beaucoup de sens de ma vie. J’avais envie d’écrire quelque chose qui allait me rapprocher des gens car c’est ce qui me plait dans ce métier. « Brisez nos chaînes » est devenu comme une évidence et j’ai envie que tout le monde brise ses chaînes et se libère de la peur, des tensions, etc…

Sur l’album précédent tu étais accompagnée de André Hampartzoumian, sur cet EP tu es seule, peut-on dire que tu as fait un bébé toute seule ?

Oui tout à fait, et c’est marrant que tu dises un bébé toute seule parce qu’il n’y a pas longtemps je disais que je vivais cet EP comme un accouchement, avec tout ce qui va avec c’est-à-dire l’excitation et le bonheur de devenir maman si je puis dire et même avec les nausées, les maux de ventre, etc….Oui on peut dire que j’ai fait un bébé toute seule même si dans l’absolu je n’étais pas tout à fait toute seule, j’ai une super équipe derrière moi. Mais effectivement j’ai mené ce projet de A à Z à la force de mes petits bras musclés (rires).

Peux-tu nous parler des personnes qui ont intégré le projet ?

Le premier de tous c’est Patrice Bui qui est mon guitariste et qui m’accompagne sur scène depuis 4 ans. On a travaillé ensemble sur les compositions, il est intervenu en tant que compositeur et arrangeur. Il y a Florent Gayat qui a intégré l’équipe et qui est mon bassiste sur scène depuis plusieurs années mais qui est également compositeur et arrangeur. Romain Bachelard, le batteur, qui est régulièrement en tournée avec Superbus, Pascal Obispo, et d’autres, et c’était un vrai bonheur pour moi de l’avoir car il excelle dans son domaine. Et on a l’ingénieur du son, Didier Thery qui s‘est occupé de faire les prises en studio, le mixage, le mastering. Et il ne faut pas oublier tous mes kiss kis bankers qui eux aussi font partie intégrante du projet car c’est grâce à eux que ça a démarré et j’ai hyper hâte d’avoir leur avis sur l’EP. Ils sont mes producteurs, mes managers, mes attachés de presse, ils font un peu tous les rôles puisqu’ils diffusent et partagent les infos. Et bien sûr mon manager, Dominique Pester, qui m’aide dans ce métier grâce à son label, à sa maison de disque. Je peux dire que j’ai une équipe de rêve.

Sur cet EP, y a-t-il un titre qui a une résonance particulière pour toi ?

« Briser nos chaînes » a une résonance toute particulière, mais il y a aussi « Rien dit » qui est extrêmement importante parce qu’elle m’a permis de libérer une histoire personnelle sur le départ de mon frère il y a 20 ans qui a coupé les ponts avec la famille. J’avais 9 ans quand c’est arrivé. Il a fallu que je gère ce départ brutal, ma propre souffrance et celle de mes parents. Cela faisait plusieurs années que j’essayais d’écrire ce titre sans y arriver. Maintenant c’est fait et ça m’a permis d’évacuer et de pouvoir exprimer le mal être et la libération que j’ai pu ressentir en travaillant sur moi pour me libérer de cette histoire. Et la 3ème « Phoenix », que j’ai écrite juste après les attentats du 13 novembre. J’ai vécu un moment de total désespoir comme beaucoup de gens mais ça ne me ressemblait pas car je suis toujours très positive, avec le sourire et je vois toujours le verre à moitié plein. J’avais l’impression d’avoir perdu une espèce d’innocence que j’avais toujours eue. Dans le refrain je dis « si on prenait le temps d’y croire » et donc finalement je reviens sur une phase positive et toujours optimiste. Je l’ai mis en dernier dans l’EP car je voulais que les gens terminent cet EP avec cette dernière phrase « si on prenait le temps d’y croire ».

Beaucoup d’artistes écrivent en anglais pour essayer de conquérir le public mondial. Tu as 5 titres sur 6 qui sont en français, c’était une réelle volonté de ta part ?

Je suis tout à fait à l’aise en anglais et je me suis effectivement posée la question. Finalement je me suis dit pourquoi aller chercher l’écriture anglaise alors que je suis française et que même en chantant en français, ça ne m’empêche pas d’aller chercher le marché international, d’autres l’on fait avant moi. J’ai des rêves plein la tête et je ne me ferme pas du tout cette porte. J’écoute des nanas comme Zazie qui a une plume extraordinaire et je rêve d’écrire aussi bien. Avant j’avais du mal à assumer que j’écrivais en français, j’avais du mal à assumer que je faisais du pop rock, et c’est là aussi que j’ai brisé mes chaînes. Quand je compose c’est le pop rock qui me vient, donc j’y vais. Maintenant je ressens cette fierté de chanter en français et de faire du pop rock français.

Que voudrais-tu que les gens retiennent de cet EP après l’avoir écouté ?

J’aimerais qu’ils retiennent toute l’émotion et le positif que j’ai pu mettre. On a besoin de beaucoup de lumière en ce moment avec tout ce qui se passe au niveau national et mondial. On a besoin d’espoir. J’avais besoin d’évacuer de la violence mais parallèlement beaucoup de lumière. Juste que cet EP leur fasse du bien, comme une pommade en fait. Je fais de la musique pour ça, pour que les gens me disent ta musique me fait du bien, elle me détend, elle me fait rire. Aujourd’hui j’ai reçu un message d’une personne qui disait « merci de mettre des mots sur nos maux ». J’ai trouvé ça très beau et j’en ai pleuré. Depuis que je suis petite, c’est en moi, j’essaye de soigner les gens que je rencontre. J’ai voulu soigner les blessures de mes parents, de mes amis, de ma famille. C’est ce que j’ai voulu créer dans cet EP, en gros qu’est-ce que je peux faire pour toi pour que tu te sentes mieux ? La vie est tellement belle, et tout n’est pas grave. Arrêtons de dire que tout est grave. Il y a toujours de belles choses même dans les toutes petites choses.

Où as-tu enregistré l’EP ?

Je l’ai enregistré au Terrific studio qui est géré par Didier Thery. C’est à 2 heures de Paris. C’est un truc génial. Il vient de s’installer et il a fait une espèce de gite. Il y a un studio, et juste à côté, un appartement. On dort tous sur place, on mange tous ensemble. Du coup tu peux bosser à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et en même temps on se croirait en famille. Le matin on se retrouve tous en pyjamas pour le petit déj. Le soir je faisais à manger pour « mes garçons ». On a travaillé énormément car on rentrait au studio vers 10h du matin et on en sortait à minuit. A la fin nous étions exténués mais le soir on était content de se retrouver pour parler musique bien sûr mais aussi pour parler de nos vies, de nos expériences. Ça créé des liens extraordinaires qui je l’espère vont se ressentir sur l’EP. Et c’est que du bénef pour la scène. Nous sommes restés 10 jours sur place. Se voir en pyjamas déjà ça créé des liens (rires).

Tu es passée par kiss kiss bank bank pour cet EP, peux-tu nous dire à quoi a servi l’argent ?

Je suis partie à New-York (rires). Sérieusement, l’argent est parti dans la réalisation totale de l’EP, jusqu’au pressage non compris. Il faut savoir qu’un EP ou un album c’est très cher. L’argent des kiss bankers a servi de l’entrée en studio jusqu’à la sortie du studio et du mastering. Ça a permis de payer le studio, les musiciens, l’ingénieur du son, le mixage, le mastering, tout ce qui permet que le morceau existe avec un son parfait. La partie studio a duré dix jours mais en amont on a bossé 6 mois pour préparer ces dix jours-là. Le kiss kiss bank bank s’est terminé fin juillet et l’EP est sorti le 25 avril. Les gens se posent des questions. Toute cette partie de création avant le studio est très longue. La recherche des personnes qui vont travailler dessus, la recherche du studio, la recherche des bons instruments, des arrangements, de la mélodie, des textes. C’est énormément de travail, et quand on arrive en studio tout est prémâché.

As-tu pensé à faire un clip par la suite ? Et si oui, sur quelle chanson ?

On a plein d’idées dont une très précise mais je ne te la dirai pas (rires). En fait je ne peux pas en parler pour l’instant mais on a des idées et des choses dans les tuyaux.

Et quelle va être ton actualité dans les semaines et les mois à venir ?

La sortie digital de l’EP le 25 avril sur toutes les plateformes. Le 3 mai on est en show case chez Mona FM qui est une radio à Lille où on sera en co-plateau avec Joyce Jonathan, ce qui n’est pas rien. Le 18 mai, un live facebook sur Emy Taliana officiel, pour échanger avec les gens et leur faire gagner des EP. Le 23 mai show case, realase party au réservoir à Paris à 21h. D’autres concerts sont prévus dans les mois à venir mais on est en pleine négociation donc je ne peux pas encore donner de dates.

Tu as sorti cet EP en autoproduction, es-tu en recherche de partenaires ?

Je travaille avec LMD2 production qui est la production de Lorie. Ils m’aident à gérer ma carrière, ma promo. On est sur une vraie collaboration depuis plusieurs mois et j’en suis ravie parce que c’est une équipe merveilleuse, bienveillante, magnifique et positive. Aujourd’hui on peut dire que je suis en recherche de partenaires, et on peut le dire autrement en disant que je suis à la recherche de gens qui me tendent la main. Ça peut être des partenaires radio, comme des tourneurs, des gens qui vont nous permettre de diffuser l’EP, de faire des concerts, de faire des festivals, de jouer dans des 1eres parties. On est en train de négocier avec diverses personnes pour avoir de super nouvelles comme on a eu avec Mona FM. Donc oui toute personne qui veut nous aider est la bienvenue.

J’ai lu dans une de tes biographies : « elle est toujours positive, et a soif de guérir et de panser les blessures des autres par sa musique. C’est ce qu’elle est : une « panseuse » de plaies. ». Est-ce pour ça que tu as accepté de répondre présente à l’appel de l’association « Imagine for Margo » ?

Merci d’en parler. J’ai commencé à travailler avec l’association  « Imagine for Margo » il y a un an et demi maintenant. J’ai été contacté par Romain Herbillon qui est prof de math. Il organisait un événement avec ses élèves et avaient envie que je « marraine » Evènement pour faire un vrai projet qui permette de faire gagner des sous à l’association. C’est une association qui lutte contre le cancer chez l’enfant, avec Mika et Vianney comme parrains. Cette cause m’a évidemment énormément touchée, en même temps, qui ne serait pas touché. J’ai bien évidemment accepté. On a monté ce projet, j’ai écrit et composé une chanson pour cet évènement qui s’appelle « Voices » que j’ai enregistré avec les enfants en studio. On a tourné un clip de cette chanson, toujours avec les enfants, et on a fait un concert l’an dernier au réservoir où tous les fonds étaient reversés à l’association. Le 2ème projet était la course « Enfants sans cancer » à laquelle j’ai participé et qui se passe en septembre à Saint-Cloud. La journée s’est clôturée par un concert avec Vianney.

Si tu étais un album ?

Je serais l’album Totem de Zazie.

Si tu étais une chanson inavouable ?

Je serais une chanson de « la Belle et le Clochard » qui s’appelle « Belle nuit »

Si tu avais le pouvoir de ressusciter un artiste mort ?

Queen

Y a-t-il une question que tu aurais aimé que je te pose ?

Oui, j’aurais aimé que tu me demandes : et si j’étais un film ? Donc si j’étais un film je serais le film « il était temps », « about time ». C’est un film qui parle de vivre l’instant présent et de savoir regarder la beauté de la vie. Et il y a une phrase qui me guide chaque jour : « vivre une extraordinaire vie ordinaire ». Je peux te donner aussi une citation qui me guide tous les jours « on ne perd jamais, soit on gagne, soit on apprend ».

Merci beaucoup Emy pour ta joie de vivre, ce très beau moment de partage. On te retrouve très bientôt en concert et en attendant on écoute l’EP.

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