Critique d’album : NE OBLIVISCARIS Exul

Formé en 2003, des métalleux progressifs/extrêmes australiens Ne Obliviscaris sont devenus l’un des actes les plus adorés du genre. C’est d’autant plus louable qu’ils n’ont sorti que trois albums précédents, celui de 2012 Portail de moi2014 Citadelleet 2017 Urne – pourtant, chaque sortie ultérieure a encore établi leur chimie ingénieusement frénétique mais élégamment symphonique.

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Heureusement, ils n’ont rien perdu de cette magie sur Exul. Il est sans doute moins excentrique et ludique que ses prédécesseurs, mais à son tour, il est également exceptionnellement cohérent, mûri et précisément ciblé. Peu importe s’il surpasse ces joyaux antérieurs, alors, Exul est un autre voyage magistral comme seulement Ne Obliviscaris pourrait fournir.

Naturellement, le line-up de Urne revient ici; cependant, le batteur Daniel Préland est parti en février 2022 (longtemps après que ses pièces aient été terminées). Dans une déclaration publiée à l’époque, il a expliqué « Après 16 ans, je… passe à des défis nouveaux et différents dans ma vie », ajoutant que la pandémie – ainsi que son groupe, Lave noire— a joué un rôle dans la décision. Heureusement, Exul marque aussi les débuts en studio du bassiste Martino Garattoni (qui a rejoint en 2017). Aux côtés de ses compagnons de groupe de retour et de quelques musiciens invités, il a contribué à créer une expérience vraiment phénoménale.

Quant à la façon dont le LP s’appuie sur les anciennes œuvres du groupe, le chanteur dur Xén reflète : « Dans l’ensemble, il y a un noyau plus sombre dans cet album, peut-être plus inquiétant que les versions précédentes. Aussi abstraites que soient les paroles, elles impliquent une forme de départ non désiré – tous des voyages dans le tourment, la passion, le désir et même le désespoir. processus de destruction physique et psychologique qui découle de ce sentiment ou de la réalité d’être exilé, qu’il soit forcé de quitter sa terre, ostracisé d’une communauté, rejeté par une religion, ou même simplement traité différemment pour ce qu’il est.

Ce noyau thématique qui donne à réfléchir est évident tout de suite, alors que les rythmes et les riffs de guitare initiaux prêts au combat de l’ouvreur « Equus » respirent le désespoir, la fureur et l’isolement. Habilement, Xén et chanteur/instrumentiste clair Tim Charles chantent souvent simultanément, utilisant leurs styles caractéristiques comme contrepoints pour une signification émotionnelle maximale. Pendant tout ce temps, des lignes de basse fougueuses, des cordes perçantes, des grattements de guitare acoustique et d’autres timbres de grande envergure contribuent à ce qui est sans aucun doute l’un des Ne Obliviscarisles compositions les plus épiques et polyvalentes de. C’est aussi un superbe indicateur de toutes les différentes approches et sentiments à venir.

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Sur cette note, la suite en deux parties « Misericorde » fusionne essentiellement les personnalités opposées du groupe. La première section (« As the Flesh Falls ») respire la férocité et la rapidité brûlantes du tech-death metal, bien qu’avec quelques passages plus légers éparpillés partout; puis, il glisse délicatement dans la dernière partie (« Anatomy of Quiescence »), un instrumental largement classique et lugubre dont les changements de tempérament sont aussi fluides et beaux qu’imprévisibles. Si la poussée se fait sentir, cela dure un peu trop longtemps, mais c’est néanmoins une démonstration exceptionnelle de la chimie perfectionnée du quintette.

Certes, la seconde moitié du LP n’est pas aussi diversifiée et surprenante, avec « Suspyre » et « Graal » servant de fusions étroitement tissées de la formule éprouvée du groupe. Le détour dynamique à mi-chemin de l’ancien morceau est une bonne idée, cependant, et heureusement, la finale sans paroles « Anhedonia » fonctionne parfaitement comme une coda morose et troublante. Son mélange d’accords de piano sinistres, de gémissements vocaux et de disharmonie symphonique est magnifiquement dérangeant (comme il se doit pour un album d’un sujet aussi lourd).

Alors que Exul n’est pas définitivement top Ne Obliviscaris‘ réalisations passées, il gagne sûrement une place à leurs côtés. En fait, c’est probablement leur sortie la plus sombre mais la plus jolie à ce jour, avec un contraste concentré entre la pure belligérance et l’orchestration sombre. Il y a aussi beaucoup d’aventures en cours de route, en termes d’arrangements et de textures du groupe. Combinées, ces fonctionnalités extrêmement différentes mais unifiées sans effort font Exul un triomphe incontournable du genre et un ajout indispensable à Ne Obliviscaris‘ catalogue impeccable.