Illustration : Huston Wilson pour NPR
Une année comme celle-ci rend ridicule la mort de l’album (si quoi que ce soit, nous devrions nous inquiéter pour le single). Les musiciens nous ont donné expériences en 2022. Des albums immersifs, ambitieux, concentrés, tentaculaires, explosifs et déviants ont exprimé leur pouvoir de plusieurs façons : Vibes pour prolonger l’été dans les mois froids de l’année. Couches sans fond d’invention. Des leçons d’histoire qui ont brillé comme la meilleure fête que vous puissiez imaginer. Il y avait trop d’excellents albums pour être comptés, et encore moins réduits à un nombre rond. Mais en voici 50 qui nous ont fait ressentir de l’admiration, de la douleur ou de l’adoration, sélectionnés et classés par les contributeurs, les partenaires de la radio publique et le personnel de NPR Music.
Diffusez les 50 meilleurs albums de NPR Music de 2022 :
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20.
Kendrick Lamar
M. Morale et les grands pas
M. Morale et les grands pas n’est pas vraiment un album; c’est une performance théâtrale avec Kendrick comme dramaturge et protagoniste. Il n’est plus notre sauveur, et il n’est sûrement pas là pour nous divertir. C’est un personnage tragique dans une histoire de sa propre perte. Mais ces traumatismes ne sont pas les seuls à les supporter. Il diagnostique une génération d’hommes noirs, dévoilant insécurité, fragilité, hypermasculinité. Au nom de briser le cycle et de léguer autre chose que la tribulation à ses enfants, il appelle une culture qui se complaît dans la misogynie, la phobie des genres et la richesse matérielle pour masquer sa faible estime de soi. Ce n’est pas un travail grisant, c’est un travail de cœur. Ce qui peut rendre l’écoute très difficile. Ayant maîtrisé l’art de raconter des histoires sur ses albums précédents, Kendrick a tout tourné en enfer en 2022. Beaucoup de rythmes sont baroques. Les confessionnaux peuvent être autoritaires. Et si vous vous retrouvez vilipendé par ses révélations toxiques ou ses tentatives de rédemption mal conçues, vous devriez probablement l’être. C’est ce à quoi la thérapie est censée ressembler. Rap n ***** ne l’a pas gardé aussi réel et honnête depuis des lustres. Il était temps. —Rodney Carmichael
(Une version de cette critique apparaît sur les meilleurs albums hip-hop de 2022 de NPR Music. Lisez toute la liste.)
19.
Terri Lyne Carrington
Nouvelles normes Vol. 1
de Terri Lyne Carrington Nouvelles normes Vol. 1 représente une prise de conscience croissante autour de la contribution significative des femmes dans le jazz. En tant que fondatrice et directrice artistique de l’Institute of Jazz and Gender Justice du Berklee College of Music – sans parler du NEA Jazz Master et de plusieurs prix Grammy – la mission de TLC a été d’égaliser les chances des femmes du genre à la poursuite du jazz. sans patriarcat. Cet album fait exactement cela, convoquant les compositions de femmes connues et bientôt découvertes – d’Abbey Lincoln à Brandee Younger. —Keanna Faircloth
18.
Ravyn Lenae
HYPNOS
À une époque de gratification instantanée, l’attrait vedette de Ravyn Lenae brille de patience. Après 2018 Écraser EP, le perfectionniste vocal est resté en sommeil pendant quatre ans. Maintenant, elle est réapparue en tant que divinité d’Hypnos – le dieu des rêves – avec son premier album studio du même nom qui traverse le temps et le cosmos pour satisfaire les désirs de découverte de soi. Plateforme de sonosphères luxuriantes et psychédéliques et d’harmonies hypnotiques HypnosePièce maîtresse thématique : la candeur intrépide. Déterminée dans sa recherche d’utopies d’amour-propre – aidée par d’autres aventuriers galactiques innovants en R&B comme Smino, Fousheé et Steve Lacy – Lenae conserve une concentration précise avec la vulnérabilité de la confiance comme guide. —La Tesha Harris
17.
Brindilles FKA
CAPRISONS
Lors du premier confinement pandémique au Royaume-Uni, la chanteuse et productrice anglaise FKA twigs s’est interrogée en privé sur la pérennité de son processus créatif. Faire son album 2019, Madeleine, un air électronique d’inspiration malheureuse, a fait des ravages; elle a comparé l’exercice à mettre ses entrailles sur le souffle. La restauration est venue grâce à la connexion et à la collaboration – et sa splendide mixtape en constante évolution Caprisongs est édifiante dans sa poursuite de la sororité, dont certaines se retrouvent sur la piste de danse. Produit par brindilles avec El Guincho, le projet est jubilatoire et curieux ; ça scanne l’Afropop, les cantiques, le road rap et le club. Une distribution diversifiée de personnages – des artistes underground locaux, pour la plupart – intervient dans un mélange de grande envergure, mais le projet semble plus intime lorsque les brindilles explorent la musique de danse comme une forme de communion et d’évasion. —Sheldon Pearce
(Cette critique apparaît sur les 20 meilleurs albums de Sheldon Pearce en 2022. Lisez toute la liste.)
16.
Saba
Peu de bonnes choses
A chacun de ses projets, Saba met en scène des facettes de sa vie, des valeurs et des évolutions qui l’éclairent ; sur Peu de bonnes choses, c’est communautaire. Par exemple, la chanson titre marque son lien avec ses racines ouvrières, tandis que la coupe sans cesse groovy « Come My Way », mettant en vedette Krayzie Bone, est une ode à sa hotte et à son équipe. Dans l’ensemble, l’album donne l’effet d’un album photo de famille soigneusement conçu … mais c’est aussi une ambiance absolument vertueuse. —Ayana Contreras, Vocalo
15.
Nathalie Lafourcade
De Todas las Flores
Enracinée dans sa patrie mexicaine et inspirée par les sonorités du latin jazz, une qualité hypnotique parcourt l’œuvre de Natalia Lafourcade. De Todas las Flores. Dans le bien nommé « Muerte », sa voix prend une ténor étrange alors qu’elle remercie la mort (et Veracruz) de lui avoir appris à vivre, tandis que « María La Curandera » s’inspire des écrits de la guérisseuse mazatèque María Sabina et encourage à trouver la guérison. dans la nature. C’est une œuvre éblouissante qui met en lumière la place de Lafourcade parmi les plus grands musiciens mexicains et vous entraîne dans ses réflexions sublimes sur la vie, la mort et la force impressionnante de la Terre. —Fi O’Reilly
14.
Julia Bullock
Marcher dans le noir
Avec une voix singulièrement expressive, on pourrait penser que la soprano de 35 ans de Saint-Louis bourrerait son premier album d’airs d’opéra à couper le souffle, mais rien n’est conventionnel chez Bullock. Conservatrice passionnée, elle élabore des programmes de rigueur intellectuelle qui chevauchent la musique classique et populaire. Ici, elle aborde les thèmes de la justice sociale et de l’obscurité dans des chansons associées à Nina Simone, Sandy Denny et l’énigmatique Connie Converse. Le côté fougueux de Bullock émerge dans une scène de l’oratorio de John Adams El Niñoet elle communique tendrement, avec son phrasé élégant caractéristique, dans le ruminatif de Samuel Barber Knoxville : été 1915. Un premier solo exceptionnel. —Tom Huizenga
(Une version de cette critique apparaît sur les meilleurs albums classiques de NPR Music de 2022. Lisez toute la liste.)
13.
Silvana Estrada
Marchita
Le premier album solo de l’auteur-compositeur-interprète mexicain est un portrait intime et magistral du chagrin. Inspirée par sa formation en jazz et son amour pour les traditions folkloriques mexicaines, Marchita est ancré par l’instrument de prédilection d’Estrada, le vénézuélien quatre, et la puissante émotivité de sa voix. Estrada a décrit l’album, dont le titre se traduit par « flétri », comme « un voyage en soi pour tenter de comprendre le chagrin ». Plutôt que de se faner, cependant, Estrada s’intéresse à « quelles fleurs pousseront du chagrin »; la collection de chansons qui ont fleuri de son chagrin d’amour est poignante et richement belle. —Marissa Lorusso
12.
Alex G.
Dieu sauve les animaux
L’album le plus confessionnel d’Alex G construit ses nobles questions sur la moralité avec les réactions de base des animaux, humains ou non. Pour un artiste de peu de précisions, Dieu sauve les animaux est ambitieux dans ses questions sur la conscience, oscillant entre l’observation consciente transcendantale et le désespoir émotionnel myope – et le pardon, une chose peut-être fausse rendue réelle tout le temps par les personnes qui choisissent de la donner. Cette méditation fragmentée est incarnée par, en plus des théologiens et des poètes, la sensibilité mélodique baroque d’Alex G, le groove malade et la simplicité ascétique de son observation : « Oui, j’ai fait quelques mauvaises choses. » —Stefanie Fernandez
(Cette critique apparaît sur les meilleurs albums rock de NPR Music de 2022. Lisez toute la liste.)
11.
S.G. Goodman
Marques de dents
SG Goodman est un auteur-compositeur queer du Kentucky originaire d’une petite ville en déclin sur les rives d’un grand virage du Mississippi. Il est tentant de réduire son folk-rock contemplatif, agité par la soul de Muscle Shoals et les confitures de garage hérissées, à des termes biographiques aussi austères – une aberration culturelle, poussant contre le conservatisme du Sud liminal qui l’a élevée. Mais dans ces histoires poignantes d’amis perdus à cause de l’alcoolisme et de la dépendance aux opioïdes, ou dans ses excoriations à pierre des machinations du capitalisme à roue de hamster, il y a plutôt un amour constant pour cette maison, exprimé par la demande implicite que ces lieux et leurs habitants soient élevés plutôt que si systématiquement posé. —Grayson Haver Currin